Un gouvernement de combat… politique !

Aussitôt présenté au public, le tout nouveau PM Amadou Ba n’a pas tardé à lever un coin du voile sur les noms qui composent son « gouvernement de combat ». Beaucoup de départs et non des moindres, en sus d’intéressantes arrivées et des retours de grosses pontes, la nouvelle équipe gouvernementale fait déjà l’objet de beaucoup de lectures. Dans ce papier, SeneNews vous dresse, au-delà des raisons qui suscitent certaines nominations, les perspectives vers lesquelles on tend avec ce gouvernement dont le premier objectif n’est autre que politique et électoral.

Après l’échec du fast-track, qui avait conduit à la suppression du poste de Premier ministre en 2019, le président Sall vient de ressusciter la fonction en en confiant la charge à une personnalité de grande envergure. Au-delà de son image de technocrate, dont la nomination devrait susciter de l’espoir quant à la prise en charge réelles des populations, Amadou Ba est l’un des premiers compagnons politiques de Macky Sall au sein de l’APR et un des membres les plus influents.

Le choix d’Amadou Ba comme Premier ministre aurait pu être lu comme une volonté du chef d’en faire un dauphin pour la présidentielle de 2024, au cas où il ne devrait pas se représenter. En effet, le PM en a l’envergure et la légitimité politique puisqu’il fait partie des responsables politiques qui disposent de plus grandes bases électorales. Cette hypothèse se trouve renforcée avec le départ du gouvernement de grosses pontes, ou du moins leur rétrogradation. En vérité, la mise au frigo de Matar Ba, ancien ministre des sports (dont le départ surprend autant que celui de Mary Teuw Niane dans le dernier remaniement) et le « détachement » d’Abdoulaye Daouda Diallo entre autres leaders, peuvent être appréciés comme une volonté de mettre en évidence le désormais « numéro 2 » de la coalition et le mettre à l’aise contre toute velléité de contestation de sa stature.

A côté de ces départs, il y a des arrivées qui indiquent dans quel sens ce gouvernement est dit « de combat ». Si le retour d’Ismaila Madior Fall au ministère de la justice peut être décrypté comme un désir de vendre son éligibilité pour un 3ème mandat, la nomination de 8 jeunes portés à la tête de certains des départements n’a pour objectif que d’opposer un véritable combat à Ousmane Sonko, principal opposant de Son Excellence. La preuve, les plus farouches pourfendeurs du président de Pastef sont affectés à des responsabilités qui nécessitent des sorties fréquentes. La nomination de Pape Malick Ndour (jeunesse, entreprenariat et emploi),  Yankhoba Diattara (sports), Abdou Karim Fofana (commerce, et surtout porte-parole du gouvernement), dont le dénominateur commun est les attaques frontales contre Sonko, dit tout sur la ligne de conduite du gouvernement pour le reste du mandat du président de la République.

De même, le fait d’épargner les alliés (PS, PIT, AFP) dans les départs et la réintégration de Moustapha Niasse dans le système ne peuvent pas être justifiés par l’impérative urgence de trouver des réponses aux questions d’ordre social et économique que se posent les Sénégalais. Le maintien d’Antoine Félix Diome à l’Intérieur et la nomination d’Aly Ngouille à l’Agriculture viennent bétonner si besoin en est la thèse d’un gouvernement qui n’a d’ultime objectif que la (re)conquête du pouvoir à l’horizon 2024, et surtout la bataille autour du 3ème mandat de Macky Sall.

Avec Senenews

Alassane GAYE

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