Journée internationale des femmes : quand des hommes inversent les rôles pour marquer la fête

Chaque 8 mars, on célèbre la Journée internationale des droits des femmes. Au Sénégal, des hommes ne restent pas en marge de cette journée. Ils sont dans la cusine, font la lessive et s’occupent de la propreté de la cour de la maison quand madame rigole avec ses amies.

Dans bon nombre de maisons, la journée du 8 mars constitue un prétexte pour les femmes de laisser les hommes s’occuper des tâches ménagères. C’est l’occasion aussi pour les hommes de rendre hommage à leur épouse, ne serait-ce qu’une journée dans l’année.

Pour la journée internationale des femmes qui est une occasion de saluer le rôle de la femme à travers le monde, beaucoup de Sénégalaises ne rêvent que d’une seule chose : voir leur mari faire le marché et la cuisine à leur place. Mariée et mère de cinq enfants, Bintou, 31 ans, est une ménagère. Sa vie quotidienne est chargée comme celle d’un homme d’affaires. Dans une maison où vivent cinq enfants, son mari et sa belle-mère, les travaux domestiques sont un fardeau pour Bintou.

«Je me lève tôt le matin pour préparer le petit déjeuner car les enfants doivent aller à l’école. Ensuite, je balaie la cour de la maison avant de faire le linge et la cuisine. Je n’ai même pas le temps de me reposer à la maison. Les travaux s’enchainent jusque tard dans la nuit», dit-elle.

Pour permettre à Bintou de se reposer et de vivre pleinement cette journée dédiée à la femme, Lamine, l’époux a décidé de prendre deux jours de congés, le 7 et le 8 mars. L’homme a décidé, à cette occasion, de changer les rôles dans la maison. Durant ces deux jours, il va remplacer Bintou dans la cusine et dans les autres tâches ménagères. Il s’agit pour lui, spécialement, d’aider sa bien-aimée à fêter le 8 mars avec ses amies et de lui témoigner, par la même occasion, son amour.

«Je suis fier du boulot que mon épouse accomplit chaque jour. Comme je n’ai pas le temps, à chaque fois, de l’aider, donc, la journée dédiée à la femme est une opportinité pour moi de le faire. Ainsi le 7 et le 8 mars, c’est avec plaisir que je l’aide pour qu’elle puisse avoir confiance en elle, l’encourager et lui faire vivre le bonheur dont elle se sent parfois privée. Etant donné que je suis souvent absent», dit Lamine qui joue avec ses enfants. Vêtu d’un pantalon léger bleu foncé d’un tee-shirt blanc, l’époux de Bintou ajoute: 

«Les femmes sont trop souvent invisibilisées, ignorées au profit des hommes. Le 8 mars plus que tout autre jour, il convient de leur laisser la place qu’elles méritent. Donc chers messieurs, c’est une opportunité pour vous d’analyser vos propres comportements envers vos femmes».

«Donc, arrête tes films»

Mais, parfois au sein de certaines familles, il peut y avoir un conflit de perception lié à la journée du 8 mars. Notamment, certaines personnes âgées, n’ont pas le même regard sur le fait d’attribuer le rôle de la femme à l’homme. C’est le cas de Yaye Fatou, la belle-mère de Bintou. Pour elle, certaines femmes profitent de cette journée pour sortir faire la fête et fuir leurs responsabilités . «Durant cette journée, beaucoup de femmes trompent leur conjoint.

Car pour certaines femmes cette journée est une occasion de faire ce qu’elles n’oseraient pas faire durant les autres jours», confie la vielle dame. Avant de poursuivre : «la plupart des femmes ignorent le thème du 08 mars. Et certaines profitent pour soutirer de l’argent, disant qu’elles vont acheter le pagne du 8 mars qui est comme une obligation pour elle. Ce n’est pas à l’homme de faire le ménage. C’est le devoir de la femme de faire le ménage dès l’âge de cinq ans. On leur donne des balais et on leur apprend à faire de la cuisine, la lessive». Lamine, fils de Yaye Fatou contre-attaque :

«une femme ne peut pas choisir seulement le 08 mars de chaque année pour tromper son mari si elle n’est pas habituée. Je fais confiance à ma femme. Elle aussi me fait confiance. C’est ça l’importance. Donc, arrête tes films», lance l’époux de Bintou à sa maman.

Autre lieu, autre décor, presque la même ambiance. Ici, on est dans une autre famille vivant au quartier Hann Maristes. Célébrer la journée du 8 mars est presque devenu une tradition chez les Mohamed. Dans cette famille, les hommes s’occupent des taches ménagères. Fanta, mère de famille, de lancer : «Le 8 mars, c’est une journée internationale de lutte des femmes pour leurs droits. Donc les femmes, sentez-vous libres et laissez les enfants à monsieur et sortez pour respirer un peu. Sentez-vous libres de faire ce que vous aimez faire».

Mohamed qui est l’aîné de la famille se met à couper les oignons. «Les femmes ne demandent que peu de choses. Il faut juste les aider de temps à autre dans les travaux à domicile», lance Mohamed. Qui précise néanmoins : «Le combat des femmes ne doit pas être un combat contre les hommes, mais avec les hommes. C’est avec plaisir que j’aide les femmes de la maison pour l’éducation de mes enfants afin de leur montrer que ce n’est pas maman seule qui doit effectuer les travaux ménagers».

Rédacteur en Chef

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