Devant le prétoire, la dame Oumy A. a pris son courage à deux mains pour endosser la responsabilité….
Devant le prétoire, la dame Oumy A. a pris son courage à deux mains pour endosser la responsabilité. Par contre, son amant Saliou D. essaie de se tirer d’affaire en réfutant catégoriquement les faits. Interrogée en premier, Oumy A revient sur les faits.
« Je ne savais pas que j’étais enceinte. C’est lorsque je me suis rendu à Kaolack que j’ai constaté un changement dans mon corps. Par la suite, la sage-femme m’a conseillé d’aller faire une échographie. Et les résultats des examens ont révélé que la grossesse était âgée de 7 semaines, donc presque 2 mois. J’en ai parlé avec Saliou D et je lui ai dit que la grossesse ne m’arrangeait pas puisque je devais voyager. Entre temps, j’ai effectué des recherches sur Internet et j’ai vu un médicament qui pouvait provoquer un avortement.
Et j’ai demandé à Saliou D. de m’en procurer certes, mais il ignorait mes intentions. Il a pu l’avoir à « Keur Serigne Bi », car le médicament ne se vend pas en pharmacie sans ordonnance. Je n’avais aucune douleur après la prise », narre-t-elle. À son tour, son co-prévenu marié et père d’un enfant a tenté de se laver à grande eau en soutenant qu’il ignorait que sa copine voulait avorter encore moins que le médicament était destiné à l’avortement.
« Ce n’est pas la première fois qu’elle me demande de lui payer des médicaments. Quand elle m’a parlé du médicament, je lui ai dit que je préfère lui envoyer de l’argent pour qu’elle puisse l’acheter. Par la suite, elle m’a fait savoir que le médicament ne se vend pas sans ordonnance. J’ai acheté le médicament à « Keur Serigne Bi ». J’étais choqué, quand j’ai appris qu’elle avait avorté », se dédouane-t-il. Prenant la parole pour faire ses réquisitions, la parquetière a souligné que les débats d’audience ont largement permis d’établir les faits. « La prévenue est majeure et vaccinée. Elle a 25 ans. N’eut été l’intervention de sa copine la dame pouvait y rester.
Lorsqu’elle a demandé à son amant de lui acheter le médicament, il ne pouvait pas savoir les intentions de la dame. Saliou D. ne peut pas se réfugier dans ses dénégations pour se soustraire de sa responsabilité », indique la Représentante du ministère public qui requiert 3 mois de prison ferme contre eux. Quant à la défense, Me Moussa Konaté estime que le délit de complicité ne peut être retenu contre Saliou D. que s’il a agi en connaissance de cause.
Et cela ne doit pas résulter de simples suppositions. Selon la robe noire, aucun élément n’a été apporté par le parquet pour prouver l’existence d’une complicité.
« L’élément moral n’est pas en l’espèce réunie », a déclaré Me Konaté qui sollicite la relaxe de son client au bénéfice du doute. Concernant la dame Oumy A., la robe noire précise qu’elle était constante en manifestant sa bonne foi. En rendant son verdict, ils ont été déclarés coupables et condamné à 6 mois de prison assorti de sursis.