Sommés de quitter leurs logements : des habitants de la cité Darou Salam dans le désarroi

En effet, par la faute d’un promoteur qui a hypothéqué à la banque un lot qui concerne leurs maisons, ils sont menacés de quitter leurs domiciles.

Le Collectif des impactés de la cité Darou Salam dans la commune de Tivaouane Peul, s’est réuni ce week-end pour dénoncer le harcèlement de la Banque qui a envoyé un commandement valant une saisie qui concerne une cinquantaine de maisons de la cité Darou Salam.

Ainsi, des pères et mères de famille qui ont acquis leurs biens, depuis plus d’une décennie, se retrouvent maintenant dans un désarroi total et sont en train de vivre un stress permanent. Car, ils ne sont pas sûrs de vivre dans la quiétude dans leurs demeures qu’ils ont légalement acquises. La faute à la société Sci Darou Salam.

«Le promoteur Saliou Youssou Dione a hypothéqué le titre foncier 2858/R équivaut en un terrain de 15 hectares et 47 lots de maisons. Ce, il l’a fait à l’insu des propriétaires qui ont entièrement versé des sommes pour acquisition de leurs maisons. Parce que ces derniers ont reçu des attestations en bonne et du forme de propriété, des mains levées, des droits réels et même des titres fonciers. Tous les actes ont été encadrés par le cabinet du notaire Mamadou Dieng Tanor Ndiaye», déclare le porte-parole du collectif, Ibrahima Wone.

Pour les habitants de la cité, le promoteur immobilier a contourné le notaire pour lever des fonds à une banque à hauteur de 222 millions F Cfa en hypothéquant le titre foncier des habitants de la cité Darou Salam. «La société SCI Darou Salam a encaissé l’argent des acquéreurs et refuse de payer les créances dues à la Banque. Elle n’a versé que 59 millions. La somme à recouvrer est de 163 millions en ce moment», lance M. Wone. En outre, la psychose de perdre leur foyer perturbe ces ayants droit. «Nous allons porter plainte et il va répondre du délit d’escroquerie.

L’Etat doit lui interdire d’exercer le métier de promoteur immobilier. Cette affaire vient au moment où l’Etat du Sénégal se bat tous les jours pour une baisse du loyer, au moment où l’Etat du Sénégal est en train de construire cent mille logements. Il est inconcevable de voir ces pères et mères de famille perdre leurs maisons qu’ils ont acquises au prix de nombreux sacrifices», souligne le porte parole du collectif.

Ces habitants disent s’étonner que les agissements du promoteur immobilier ne fassent pas réagir les autorités. Parce que, soulignent-ils, ce dernier n’est pas à son premier coup. Ils affirment qu’ils ne vont pas se laisser faire. Parce qu’ils avaient pris toutes les mesures pour diligenter le dossier et signer une autorisation de lotir. Un document que les membres du collectif ont brandi devant l’assistance et les journalistes. Ainsi, ils demandent à l’Etat de se pencher sur le dossier afin qu’ils ne soient pas lésés.

Les explications alambiquées de la société Sci Darou Salam

Youssou Saliou Dione, gérant de la société Sci Darou Salam a tenu à son tour un point presse pour apporter quelques clarifications sur les affirmations faites par le Collectif. Pour lui, la Sci Darou Salam avait pour seul objet social, la viabilisation et la construction de 660 terrains nus et logements sociaux à Tivaouane-Peul d’une superficie de 15 hectares.

«Après avoir obtenu une main levée sur l’intégralité du TF 2858/R en 2006, nous avons en 2008 contracté un crédit de 222 200 000 F CFA portant uniquement sur 47 lots et non avec un autofinancement de la société de 139 160 000 F CFA. Sur ces 47 lots, la Banque a fait servir un commandement valant une saisie sur 30 lots en citant le lot 453 qui ne fait pas partie de l’hypothèque et qui ont tous été traités par le notaire qui est le seul garant de ces ventes», a déclaré Youssou Saliou Dione, responsable de l’entreprise.

Ces lots depuis plus d’une décennie ne sont plus, selon lui, la propriété de la Sci Darou Salam qui ne détient plus de logements ou de terrains nus à la cité. «Toutes les ventes des lots cités sur le commandement par la banque, sauf sur le lot n° 393,  ont eu lieu devant le Notaire, chez qui le Titre Foncier n° 2858/R est domicilié depuis 2005 à nos jours. De ce fait, je précise que concernant le TF 2858/R, rien ne pouvait se faire à l’insu du notaire chargé des ventes de ces 47 lots contrairement à ce qui a été affirmé par le collectif.  Sur les lots cités, le notaire était au courant de l’hypothèque», explique Youssou Saliou Dione.

Et de poursuivre : «Seul le notaire est garant de la vente avec un droit d’information et de conseil permanent à toutes les parties et ce dernier après vérification, est seul habilité à autoriser ladite cession en effectuant les formalités d’enregistrements et de mutations auprès de la conservation foncière territorialement compétente. Le notaire est impartial, indépendant et responsable de la légalité des actes et des affaires qu’il est amené à traiter», souligne le gérant de la société qui pense que le notaire est responsable de toute vente effectuée devant lui.

Rédacteur en Chef

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