Les images de villages du Sud Maroc quasiment effacés de la carte du royaume chérifien donnent froid dans le dos, suite au terrible séisme enregistré vendredi dernier….
Les images de villages du Sud Maroc quasiment effacés de la carte du royaume chérifien donnent froid dans le dos, suite au terrible séisme enregistré vendredi dernier. Et les appels à l’aide des milliers de victimes n’ont pas tardé à retentir. Les témoignages recueillis par nos confrères des chaînes de télévision étrangères ont fini de montrer l’urgence à porter assistance aux sinistrés. Ces dernières manquent d’eau, de nourriture, bref du strict minimum vital. Ainsi, dans ce contexte d’urgences capitales à tous les niveaux pour les populations, il est difficile d’entendre les autorités françaises avancer comme argument l’attente du feu vert du Maroc pour porter secours aux victimes. Même si, les deux Etats entretiennent depuis quelque temps des relations jugées «froides».
En attendant de s’élever au-dessus de certaines contingences, les victimes du séisme, elles, continuent de trinquer. Elles ne devront leur survie qu’à la forte mobilisation des organisations non gouvernementales et autres bonnes volontés qui, de manière spontanée, organisent des opérations de secours et de collectes d’aides.
Face à cette donne, il revient à l’esprit la fameuse formule du «droit d’ingérence humanitaire», théorisée dans les années 80 par le fondateur de l’association Médecins sans frontières, Bernard Kouchner. Ce dernier a toujours estimé que face à la détresse humaine, au-delà du devoir moral, c’était un impératif d’intervenir pour éviter une catastrophe humanitaire.
En outre, il faut signaler que le Maroc, avec plus d’un million d’expatriés vivant dans l’hexagone, a l’une des plus fortes communautés étrangères établies en France, derrière l’Algérie.
L’Espagne et le Qatar répondent à la demande d’aide de Rabat
Après le séisme de magnitude 6.8, le bilan s’alourdit toujours. On dénombre pour l’heure au moins 2 122 morts et 2 421 blessés. Rabat n’a toujours pas demandé d’aide internationale. Mais, le gouvernement marocain a tout de même accepté l’aide de deux pays, l’Espagne et le Qatar.
L’Espagne a réagi aux demandes d’aides du Maroc : 56 éléments de l’unité militaire de secours, ainsi que des chiens spécialisés, ont été dépêchés sur place à bord d’un A400, qui a décollé ce dimanche matin de la base aérienne de Saragosse, pour aider à «sortir les possibles survivants sous les décombres». Les Marocains sont la première communauté étrangère en Espagne et les relations connaissent une lune de miel depuis qu’au printemps, le chef du gouvernement Pedro Sanchez s’étant rangé du côté des thèses marocaines vis-à-vis du Sahara occidental occupé par Rabat.
Accord du gouvernement marocain
Pour se rendre dans les zones sinistrées, les pays qui veulent envoyer des renforts doivent impérativement avoir cet accord du gouvernement marocain, qui ne l’a donc pour l’instant donné qu’au compte-gouttes. Les principaux renforts sont ainsi venus d’Espagne, mais également du Qatar.
De son côté, Emmanuel Macron l’a redit, la France est prête à envoyer une aide au Maroc à la seconde où le pays en fera la demande. Selon l’ambassadeur de France au Maroc, si le royaume ne sollicite pas plus la solidarité internationale, c’est parce que les autorités veulent avant tout poursuivre leur évaluation de la situation, avant d’éventuellement mobiliser des secours étrangers, qu’ils soient étatiques ou en provenance d’Ong et associations.
Seuls les bénévoles ne sont pas concernés par cette contrainte. C’est ainsi qu’une équipe de pompiers français a pu de son initiative se rendre dans la zone sinistrée en apportant 300 kg de matériel avec elle. Mais au-delà de ces moyens humains, il est également question de donations financières. De nombreuses organisations comme le Secours populaire ou encore la Croix-Rouge ont annoncé à la suite du séisme mobiliser leurs fonds d’urgence, une aide bien plus simple à acheminer puisque ces organismes disposent d’antennes locales.
