Les enseignants manquent au niveau de la Commune de Wakhinane-Nimzaat, dans la banlieue dakaroise. Une situation qui risque non seulement d’hypothéquer les enseignements apprentissages mais aussi de favoriser la déperdition scolaire…
Ce qui a poussé le maire de la localité, Racine Talla à tirer la sonnette d’alarme pour interpeller l’Etat sur les menaces qui planent sur l’éducation au sein de sa Commune. «Les enfants sont encore à la maison. Parce qu’avec la politique du ministère de l’Education en matière d’affectation, nous n’avons pas encore obtenu les enseignants pour pouvoir animer ses classes. Aujourd’hui, nous avons pu construire une école de 12 classes à Darou Rahmane. Mais sur 12, il n’y a que deux classes qui ont des enseignants.
Cela n’est pas intéressant et risque d’impacter notre travail. Tout ce qu’on a fait risque de tomber à l’eau à cause de ce manque d’enseignants. Vraiment, c’est un sérieux problème qui doit être posé sur la table et dans les discussions sur la territorialisation des politiques publiques», regrette M. Talla.
Face à ce problème, Racine Talla préconise le transfert de la compétence recrutement dans le secteur éducatif. «En santé, les collectivités territoriales peuvent recruter des agents au niveau des postes de santé, des centres de santé et même pour les hôpitaux. Mais on ne peut pas le faire pour les écoles car c’est encadré et réglementé.
N’importe qui ne peut être enseignant. Mais nous disons que l’Etat délivre les autorisations d’enseigner à certaines personnes qui répondent aux critères et qui vont dans les écoles privées reconnues et autorisées pour enseigner. Ce même schéma peut être mis en œuvre pour que les collectivités territoriales puissent participer aux efforts de l’éducation aux côtés de l’Etat par le recrutement d’enseignants. C’est une question ouverte. Car nous trouvons inacceptable que l’on construise des salles de classe et qu’il n’y a pas d’enseignants. C’est une question ouverte qu’on pose», estime Racine Talla.
Revenant sur le sens du don, l’édile de Wakhinane-Nimzaat affirme que «près de 300 millions ont été investis pour l’école, la santé et le sport. Pour ce qui est de l’éducation, la mairie a octroyé des ordinateurs, des rames de papiers en plus des fournitures».
Concernant le volet sanitaire, trois ambulances médicalisées ont été données aux trois postes de santé de la Commune qui vont pouvoir faciliter l’évacuation des malades.
Les autorités académiques et préfectorales de Guédiawaye de leurs côtés, ont salué l’acte posé par le maire Racine Talla sans pour autant inviter les bénéficiaires à faire bon usage du matériel reçu.
