CONTRIBUTION : Filialisation SENELEC, le timing en question…

Sous le voile du débat  politicien ambiant, le chrono de la réforme du monopole public d’électricité s’accélère, la société nationale d’électricité Senelec  dont les premiers avatars remontent vers 1886 à saint louis du Sénégal  vit ses derniers moments de monopole public verticalement intégrée autour de la production, de transport et de la distribution du courant électrique au Sénégal.  Sa mue en société holding articulée  autour de filiales autonomes  semble inexorable …..pour créer au final une structure agile qui associe capitaux privés et publics, et  pour se faire Washington et bretton Woods sont à la manœuvre.  

Sous les feux du diktat du Fmi et de la Banque Mondiale , l’état du Sénégal semble mettre les bouchées double, la tutelle veut capitaliser sur la restructuration fort bien réussie  de l’IGE M. Makhtar Cisse’ et le gestion optimisée de l’ingénieur Biteye pour satisfaire une conditionnalité non négociable  de bretton Woods en vue de parvenir  à un accord avec ce dernier, déjà les ivoiriens ont obtenu 2 000 milliards à Washington durant la réunion de ce printemps 2023  et Dakar voudrait certainement  recevoir le  même montant voire plus, ainsi  le dossier Senelec ne peut plus être une pierre d’achoppement.

A rebours de la géopolitique internationale sur fond d’incertitudes sur le marché des énergies fossiles dans un contexte de transition enegetique tous les pays ont gelé les reformes dans leur secteur energetique : l’Afrique du Sud vit dans le noir avec des records d’heure de delestage, en France EDF à été deliste’  du CAC 40 et mis sous tutelle directe de la premiere ministre, l’Allemagne un modele jadis de monopole eclate’ avec les landers à vu tout son système renationalisé au forceps par l’etat federal en attendant l’issue de la guerre russo- ukrainienne. La dérégulation et la déréglementation en cours dans les systèmes énergétiques partout à travers la planète ont été remises en cause. Les états reprennent tout en main même pour faire de la  problématique énergétique une question éminemment politique et de souveraineté nationale.    

Dans notre pays, au-delà même  de l’incertitude politique avec le scrutin de Février 2024 trois pré-requis sine qua non déterminent la viabilité  de la future holding Senelec :

1 La mise en œuvre de la stratégie gas to power qui semble prendre beaucoup de retard dû à la  finalisation du financement du méga- projet Yakkar Teranga ; alors que GTA dédié entièrement à la production de GNL et son exportation vers les marchés porteurs est imminent, yaakar teranga qui  devrait alimenter le futur backbone terrestre  issu du réseau gazier national n’est pas encore   prêt  pour l’acheminement du gaz offshore issu des champs Yaakar vers les futures centrales électriques dont celles West Africa Énergie qui est la plus grande.  

 La Senelec semble prendre une option sérieuse dans le  mécanisme de partage des ressources énergétiques existantes au sein de la CEDEAO

de ce point de vue d’ailleurs l’expertise du top management de Senelec nous vaut beaucoup de fierté, dans ce mécanisme balbutiant dans nos marchés  sous –regionnaux le Sénégal possède une avance décisive par rapport à tous les autres pays de la CEDEAO, notre pays capitalise sur l’expérience de réseaux transnationaux comme l’OMVS et bien-sur des efforts de production d’énergie qui ont porté la capacité de production mixte à bientôt 2 Gigawatt ce qui permettra avec le West Africa Power Pool d’éclairer la Gambie, la guinée et bientôt le mali.

 3 La transition énergétique en cours dans le monde combinée aux taux d’intérêt du dollar US sur les titres  obligataires, sans compter cette décision inopinée du Président  David Malplass  de la Banque Mondiale qui a décidé d’arrêter tout financement de projet énergétique avec une source fossile ou thermique par Bretten Woods : Un coup dur pour le continent qui doit fournir de l’énergie aux 650 000 000 d’africains qui en manquent. Le projet de production Yakar Terranga obtiendra t’il le financement dans ce contexte pour  la mise en œuvre du gas to power ; alors que les fonds de pension d’Europe et d’Amérique tournent le dos au fossile et au thermique.

Au regard de ces trois  considérations, le timing de la filialisation n’est pas bon, au surplus le navire Senelec  avec un commandant jeune et compétent certes,   navigue dans un océan agité, il faut donc l’accompagner encore jusqu’à ce que l’horizon s’éclaircisse.  Évitons la précipitation; employons nous  à consolider les acquis car  l’électricité  est  politiquement trop sensible.

                                                        Moustapha DIAKHATE

                                                        Ex Cons. Special Pm

Rédacteur en Chef

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