CONCERT DE CASSEROLES ET DE KLAXONS : Un deuxième «Bercy» de très faible amplitude…..

Le deuxième appel du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, pour un concert de casseroles et de klaxons a connu une mobilisation timide contrairement à son «premier Bercy» réussi.

Le deuxième appel du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, pour un concert de casseroles et de klaxons a connu une mobilisation timide contrairement à son «premier Bercy» réussi. «Concert de casseroles» ! Le bruit a retenti hier. Mais faiblement ! L’engouement autour du concept lancé par la coalition Yewwi-Wallu a baissé. Le tintamarre des casseroles et des klaxons d’automobilistes a faibli dans beaucoup de localités. Cette fois-ci, le Sénégal n’a pas vibré au son des marmites et des casseroles. Seule une minorité bruyante a répondu à l’appel d’une partie de l’opposition pour exprimer sa colère, son ras-le-bol.

Le show n’a même pas pu perturber le discours du ministre Zahra Iyane Thiam qui était venue remettre des financements à des femmes de la banlieue.

On n’a pas senti un show à part quelque motard et automobilistes qui ont fait un défilé sonore. Dans la plupart des quartiers, il y a eu un murmure de très faible amplitude quasi inaudible Les partisans de Sonko ont choisi de faire dans le chahut et dans l’ironie. «On est atteint mystiquement. Dagne gno djékkou thi galathie», a ironisé Tamsir, un manifestant avant qu’un autre lui emboite le pas pour dire que «Tey Thinn yi dafa am sauce». Toujours dans le registre de l’humour, le nommé Sandiane Ngom accuse leurs mamans d’avoir gardé soigneusement leurs marmites pour s’épargner des dégâts du
premier concert de casseroles.

«Mère yi gnoo neub bol yi». Pour elle, cette nouvelle posture adoptée par les femmes n’est qu’un «complot de Macky Sall qui les a corrompues avec des transferts d’argent». «Il a corrompu nos mamans avant d’inviter les jeunes au palais pour un soi-disant jokko avec Macky. C’est une façon de déjouer cette nouvelle forme de lutte de l’opposition qu’il ne peut pas réprimer, soutient-elle sur un air pas du tout sérieux. Pour Marième Camara, «c’est Macky Sall qui a fait du porte à porte dans les maisons pour confisquer les casseroles et autres ustensiles domestiques métalliques».

Sambou Badiane ne pense pas comme ces pastéfiens. Il trouve que l’appel de Sonko est lancé au mauvais moment, à l’approche d’une fête d’envergure : la tabaski. Il soutient que les gens sont très occupés avec les préparatifs de la tabaski. «La situation actuelle du pays est stressante avec les préparatifs de la tabaski. Le moment a été très mal choisi», estime-t-il. Pour Amadou Demba Diallo, “la coalition Yewwi-Wallu a marqué contre son camp», a-t-il dit avec un brin d’humour.

De fortes mobilisations par endroits Il y a eu tout de même des endroits où il y avait une forte mobilisation avec des percussions assourdissantes accompagnées même parfois de chansons colériques pour la plupart. C’était le cas particulièrement à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) où les étudiants chantonnaient «Macky déénan, souu lenn ko». Le président Sall est en effet dans le viseur de cet élan citoyen dans un contexte préélectoral et de profonde crise sociale marquée notamment par l’envol des prix des denrées de première nécessité. Certains ont scandé des slogans demandant à Macky Sall de consolider les acquis démocratiques et faire prévaloir la justice pour tous. «Non à une justice sélective».

«Non à la liquidation d’un adversaire politique». «Sonko n’est pas un adversaire à abattre. C’est notre espoir». «On ne veut plus de Macky Sall». «Qu’il dégage avec son gouvernement». Qu’il finisse son mandat et nous laisse reconstruire notre pays». Tous ces percussionnistes et batteurs improvisés
protestaient surtout contre l’invalidation de la principale liste d’opposition aux législative du 31 juillet prochain. Une invalidation qui voit le chef de file de l’opposition, Ousmane Sonko, empêché de participer à ce scrutin. Les manifestations de protestation sur toute l’étendue du territoire nationale étant interdites par le pouvoir depuis cette invalidation et toute tentative étant sévèrement réprimée, la parade des symphonies de casseroles a donc été trouvée ! Avec ces cliquetis métalliques, les militants de l’opposition ou simplement des Sénégalais frappés par la crise trouvent à travers ces casserolades des exutoires commodes.

«Un régime hors la loi qui veut forcer un troisième mandat anticonstitutionnel avec l’appui d’une puissance étrangère». Voilà ce que pense Soulèye Ciss qui accuse Macky Sall de vouloir participer «de force» à la prochaine élection présidentielle prévue en 2024. «La démocratie du Sénégal est bafouée. Nous, étudiants, nous sentons concernés par l’avenir de ce pays.

C’est pourquoi nous avons pris notre courage à deux mains pour dire basta à cette façon de faire la politique par le régime en place», a-t-il martelé.

JOURNAL LE TEMOIN

Rédacteur en Chef

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