Madame Aminata Touré, ancienne ministre malienne de la Culture s’est livrée :
« L’humiliation, après tout ce qui nous est arrivé, de voir nos drames et nos morts traités différemment. L’humiliation ressentie après le discours de Nicolas Sarkozy, à Dakar.
Faire une fixation sur un sentiment antifrançais créé et entretenu par la propagande russe, c’est encore une manière de nous dire que nous sommes incapables de penser par nous-mêmes et de nous révolter.
Les lignes bougent, il n’y a plus de sujets tabous, mais les bouleversements en cours sont d’une telle ampleur et d’une telle gravité qu’il faudrait faire beaucoup plus.
La guerre gâche tout. Dans le nord du Mali, le pillage continue, si bien que j’ai du mal à me consoler en apprenant que quelques objets spoliés ont été restitués au Bénin.
Surtout, je pense qu’il faut articuler ces questions mémorielles à ce qui fait la créativité et la culture d’une société. Nous devons nous poser la question : qu’est-ce que nous avons été et qu’est-ce que nous produisons encore qui a du sens sur le plan social, économique, écologique ? »