Projet de loi d’amnistie : Ces délits et crimes que Macky veut effacer…

En pleines négociations sur la date de la présidentielle, le chef de l’Etat a précisé que ce projet de loi porterait sur les faits liés aux manifestations politiques survenues dans le pays entre 2021 et 2024 : Des non-dits planent sur le projet de loi d’amnistie des délits et crimes commis entre 2021 et 2024. Comme en 2016 lors du vote du référendum, Macky Sall pourrait en profiter pour effacer les fautes de gestion de ses collaborateurs

Le projet de loi d’amnistie des délits et crimes commis entre mars 2021 et janvier 2024 passera aujourd’hui en conseil des ministres.

De par ce projet qui sera éventuellement voté par l’Assemblée nationale, Macky Sall envisage d’effacer toutes les infractions commises durant cette période. En ligne de mire, les émeutes déclenchées par le dossier Sweet-beauté dans lequel Adji Sarr accuse Ousmane Sonko de «viols répétés et menaces de mort». Cette affaire qui s’est soldée par la condamnation par contumace du leader de l’ex-Pastef, pour «corruption de jeunesse», un délit ne faisant pas l’objet d’instruction, a causé plusieurs arrestations et des blessés graves.

Dans ces rassemblements énumérés, au-delà des quatre morts en janvier dernier, quatorze personnes y ont laissé leur vie en 2021. Non sans oublier des dégâts matériels causés par des pillages de stations d’essence, de grandes surfaces …Parmi les délits et crimes que Macky Sall dit vouloir pardonner, figurent également le dossier des manifestations du 1er et 02 juin 2023 avec ses 16 décès. Ce qui avait poussé le collectif des avocats de Sonko à déposer une plainte devant la Cour pénale internationale contre Macky Sall visant Macky Sall lui-même, le général Moussa Fall et le ministre de l’Intérieur de l’époque, Félix Antoine Diome.

Des non-dits dans le projet de loi d’amnistie de Macky Sall qui laissent pessimistes les observateurs sur les véritables faits visés. En effet, à l’instar du référendum lors duquel d’autres points ont été glissés dans le document, le régime pourrait introduire dans ledit projet des délits de détournements de deniers publics commis durant la période concernée. Il s’agit, entre autres, de l’affaire des passeports diplomatiques impliquant un réseau établi entre la présidence de la République et le ministère des Affaires étrangères. Un député de la mouvance présidentielle a été condamné pour ces faits.

En 2021, plusieurs directeurs généraux et ministres ont été cités dans des malversations dont le détournement des fonds Force-Covid-19. A la Sar, on parle d’un scandale de 200 milliards de francs Cfa. Au Trésor public, on évoque 4,6 milliards de francs Cfa volés avec l’arrestation de deux agents. Ces derniers sont depuis lors en détention provisoire. D’après des sources, l’un d’entre eux serait sur le point de faire des révélations.

La Poste est éclaboussée par un détournement de deux milliards de francs Cfa. À la Lonase, 1,5 milliard de francs Cfa sont déclarés introuvables. Sans compter l’affaire Petrotim qui a fait perdre à l’Etat plus de 6 000 milliards de francs Cfa et impliquant son frère Alioune Sall, avec les plaintes déposées au Sénégal et à l’étranger.

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