Le président de la Conférence des leaders de Yewwi Askan Wi, Habib Sy, qui a déjà récupéré ses documents pour la collecte de parrainages, pourrait retirer sa candidature pour la prochaine présidentielle, si le leader de l’ex-Pastef est autorisé à participer à cette échéance électorale…
En cas d’invalidation de la candidature de Sonko, ce qui est plus que probable, Habib Sy se voit comme un candidat de substitution. Il s’est déclaré, hier, «candidat de la transition» de l’opposition, si le leader de Pastef est inéligible.
Avec les choses qui se compliquent pour le candidat Ousmane Sonko suite à son double revers enregistré, vendredi dernier, à la Cour de justice de la Cedeao et à la Cour suprême, l’ancien ministre sous Wade Habib Sy se positionne comme le candidat de substitution.
Invité, hier, à l’émission Grand Jury de la Rfm, il s’est déclaré «candidat de transition» pour les différentes forces de l’opposition. «Si la candidature Sonko est validée, je vais retirer ma candidature pour le soutenir. Je ne suis pas de Pastef et ce sera leur cuisine interne de voir la conduite à tenir si celle de Sonko est invalidée», fait savoir l’ancien Directeur de cabinet du président Wade.
Il poursuit : «Je me présenterai comme le candidat de la transition. Je demanderai à toute l’opposition de soutenir cette candidature parce que je suis leur doyen. J’ai fait 36 ans d’opposition, je pourrai tranquillement conduire l’opposition au pouvoir pour remettre à l’endroit un certain nombre de choses. Je n’ai pas besoin de durer au pouvoir parce que cela ne m’intéresse pas».
Listant un certain nombre d’irrégularités du régime, il dénonce une «démocratie balafrée, des droits de l’homme et libertés piétinés, des opposants injustement arrêtés», des signaux de télévision coupés… Cela, selon lui, mérite des sacrifices pour accéder au pouvoir ne serait-ce que pour un laps de temps pour apporter les correctifs nécessaires. «Compte tenu de mon expérience, de mon profil, de ma position dans l’opposition, je pourrai avoir la confiance de la part de cette opposition qui m’a beaucoup donné», a lancé l’ex-président de la Conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi.
«Impensable de retourner au Pds»
Sur un autre registre, abordant la question portant sur l’opération «Gnibissi» au Pds lancée par les Wade, l’ancien ministre Habib révèle avoir reçu une mission de Wade. Il dit leur avoir opposé un «niet catégorique» parce selon lui, «c’est impossible et impensable de retourner au Pds».
«Je suis sur une voie et je m’y plait. J’ai choisi Sonko et j’ai la confiance de mes camarades de l’opposition», dit-il, ajoutant avoir du reste invité le Pds et son candidat Karim Wade à rejoindre leur candidat. Parce que, pour lui, personne dans l’opposition ne peut compétir avec Ousmane Sonko
Faisant un commentaire sur l’arrêt de la Cour suprême, il signale : «Nous avions une petite lueur d’espoir en espérant que c’était l’occasion pour la justice de se réconcilier avec elle-même et de changer de façon systématique la perception que les Sénégalais ont d’elle». Malheureusement, regrette Habib Sy, «Comme dirait l’autre, c’était l’éclair puis la nuit».
Selon lui, c’est extrêmement grave ce qui s’est passé, parce qu’il s’agit d’une volonté d’un pouvoir d’écarter ou de mettre un citoyen au bord de la société. «Le droit de vote est un droit fondamental qui structure même notre contrat social», dit-il.
