Alioune TINE : « Le silence du ministre de l’intérieur Sidiky KABA est inadmissible »…

En ordonnant sa réintégration sur les listes électorales vendredi dernier, le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar remet l’opposant Ousmane Sonko dans la course à la présidentielle de 2024. Cependant, face au refus de la Direction générale des élections de remettre les fiches de parrainages à son mandataire et la date-butoir du Conseil constitutionnel pour recevoir les dossiers de candidature à la présidentielle, une menace de forclusion plane sur la candidature de l’opposant Ousmane Sonko, par ailleurs maire emprisonné de Ziguinchor...

A l’instar de nombreux Sénégalais, le président d’Afrikajom center indique ne pas comprendre l’attitude de l’administration qui refuse d’appliquer une décision de justice. Selon Alioune TINE, en plus de porter atteinte à la régularité du scrutin, la DGE ternie également l’image du Sénégal.

« À quoi sert la justice en tant qu’organe de régulation en période électorale et de surcroit sur la question importante de l’éligibilité, si sa décision n’est pas appliquée par les institutions concernée, notamment l’administration. Comment qualifier une administration chargée d’organiser les élections qui non seulement refuse d’appliquer la décision de justice, mais se dérobe derrière des pratiques et des comportements qui humilient, méprisent des citoyens, en s’abritant derrière la force et les FDS.

Des méthodes peu conformes aux normes, aux textes, aux règlements et à la bienséance, qui choquent et indignent. Ces images de l’avocat de SONKO et de Ayib face aux policiers sont catastrophiques pour l’image du Sénégal », s’insurge Alioune TINE. Qui interpelle le ministre de l’Intérieur. Selon lui, son silence « est inadmissible »

« Il nous doit des explications et doit agir pour faire respecter la décision de justice. Il y va de la crédibilité du processus électoral et de sa crédibilité personnelle au regard de son parcours exceptionnel en tant qu’avocat et de militant des droits de l’homme. Il est désormais un homme d’état, il doit agir avec dignité et responsabilité. C’est pour la première fois que le Sénégal fait l’expérience d’une défaillance aussi caractérisée de son administration face à une question majeure de démocratie et d’état de droit pour une raison simple: l’Administration électorale ne communique pas, ne dialogue pas, ne se concerte pas avec les acteurs concernés. C’est un manque caractérisé de responsabilité et de compétence », assène l’ancien secrétaire exécutif de la RADDHO.

Poursuivant, il estime que « loin de manifester l’Autorité de l’Etat, on montre au contraire les faiblesses des institutions et de leurs animateurs que l’on compense par des ruses maladroites, par les forces de police et par un autoritarisme rampant et toxique pour le climat politique et social ».

Appelant toujours au dialogue, Alioune TINE estime que c’est le moyen de régler ce contentieux. « C’est le dialogue et la concertation qui peuvent permettre de trouver des consensus forts en matière électorale. Le président Macky SALL ne doit pas quitter le pouvoir en laissant derrière une situation confuse et instable. Il doit parler et dialoguer chaque fois que des difficultés se présentent. Nous avons besoin de cette flexibilité qui a toujours porté bonheur au Sénégal. Alors il faut le dialogue de la dernière chance », préconise-t-il.

A noter que le mandataire de SONKO a passé des heures devant la DGE sans avoir la possibilité d’y mettre les pieds à cause du dispositif sécuritaire mis en place.

Rédacteur en Chef

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