Politique – Dissolution du parti PASTEF : un recul démocratique de plus de 50 ans…

Dissolution du parti PASTEF : La vitrine de la démocratie africaine vient de se fissurer en mille morceaux. En décidant de dissoudre le parti Pastef

La vitrine de la démocratie africaine vient de se fissurer en mille morceaux. En décidant de dissoudre le parti Pastef, le gouvernement ternit l’image du Sénégal et fait faire au pays un grand bond en arrière de plus d’un demi siècle. La dernière fois qu’un parti a été dissous au Sénégal c’était en 1961 avec la dissolution du PAI de Majmouth Diop par le président Léopold Sédar Senghor. Alors qu’elle était considérée comme une référence en Afrique, la démocratie sénégalaise vient de faire un grand bond en arrière. Un recul démocratique de 63 ans avec la dissolution du parti Pastef par le ministre de l’Intérieur, au motif que Ousmane Sonko a appelé ses militants à des «mouvements insurrectionnels».

«Soixante trois ans de retour en arrière pour la démocratie et l’État de droit. Tout a été mis en œuvre depuis deux ans pour y parvenir. La dernière fois qu’un parti a été dissous au Sénégal c’est en 1961 avec la dissolution du PAI de Majmouth Diop par Léopold Sédar Senghor», Seydi Gassama, secrétaire exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty international.

«Un coup de poignard dans le dos de notre démocratie (…) Depuis deux ans, j’avertis sur la stratégie du pouvoir dont l’aboutissement inéluctable ne pouvait être que l’élimination du Président du Pastef et la dissolution du Pastef», affirme Mary Teuw Niane. Il rappelle que la dissolution du PAI était intervenue à la suite des troubles à Saint-Louis après les élections locales de 1961.

Ancien recteur de l’Ugb, il rappelle que les militants et responsables du PAI étaient pourchassés sur tout le territoire national. «Les militants et responsables furent nombreux à être arrêtés et torturés», ajoute Mary Teuw Niane affirmant qu’il pensait que cette «époque sombre» de notre démocratie et de l’État de droit était révolue jusqu’à ce que les dirigeants, les militants et les sympathisants du Pastef subissent le même sort ces mois-ci.

«La démocratie sénégalaise ne peut pas souffrir d’exception, de création d’îlots de non droit, d’actes contre-natures.  Le droit du citoyen, le droit à une justice impartiale, le droit à un traitement équitable de toutes les affaires de justice constituent un droit inaliénable du citoyen qu’il soit musulman ou chrétien, du nord ou du sud, de l’est ou de l’ouest du pays.

Notre État étale au grand jour sa gestion inéquitable, tendancieuse, injuste, inappropriée des affaires concernant le Pastef et son leader», dénonce Mary Teuw Niane.

Pour sa part, l’ancienne Première ministre et candidate déclarée à la présidentielle de février 2024, affirme elle aussi que notre pays connaît un «recul démocratique sans précédent» dans notre histoire politique! «Les démocrates devront se mobiliser pour préserver nos acquis démocratiques obtenus de haute lutte à travers des générations d’hommes et de femmes engagées pour notre pays», renchérit Aminata Touré.

Après l’emprisonnement d’Ousmane Sonko et la dissolution de sa formation politique, la prochaine étape sera l’imposition d’une délégation spéciale à la mairie de Ziguinchor pour le remplacer. Fondé en 2015, Pastef est probablement la plus jeune formation politique au Sénégal.

Rédacteur en Chef

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