Le républicain George Santos, 34 ans, élu le 8 novembre dans la troisième circonscription de New York à l’issue des élections de mi-mandat, a menti sur tout. Diplômes, carrière, famille : tout était faux.
Fils d’immigrés brésiliens, né dans le Queens, George Santos se décrivait comme « l’incarnation du rêve américain ». Lundi 26 décembre, il a dû admettre nombre de « péchés d’embellissement » sur son CV. Lui qui s’était présenté comme juif, petit fils de réfugiés ukrainiens ayant fui le nazisme, homosexuel, diplômé de l’université, brillant financier, a avoué qu’il était « clairement catholique », même s’il se sentait « un peu juif » du côté maternel. Et non, il n’avait travaillé ni chez Goldman Sachs, ni à Citigroup, mais pour une compagnie d’investissement en relations d’affaires avec les deux firmes.
« J’ai mal choisi mes mots », a-t-il regretté. « Je ne suis pas un criminel. Tout le monde gonfle son CV. »
George Santos ne possède pas treize propriétés : il n’en a aucune. Il habite toujours chez sa sœur. Le Baruch College de New York dont il se réclamait n’a pas trouvé de traces de sa scolarité. Par contre, il a eu des démêlés avec la justice brésilienne pour une histoire de chèques frauduleux. A l’heure où George Santos disait faire fortune à Wall Street en 2012, il travaillait en fait dans un centre d’appel pour la compagnie Dish.
Pendant cinq ans, il a été marié à une femme, jusqu’à l’annonce de sa première candidature en 2020. Un élément certes personnel mais dont il n’avait jamais fait état. « Je suis tout à fait homosexuel, a-t-il insisté. Les gens changent. Je suis l’une de ces personnes qui changent. »
Plusieurs démocrates ont appelé le Parti républicain à exclure l’élu de New York, s’il ne démissionne pas. Mais l’imposteur ne se juge pas disqualifié, au contraire.