Au Sénégal, Ousmane Sonko radié du fichier électoral… Pour l’instant ?
Condamné à deux ans de prison ferme et incarcéré depuis le 31 juillet pour plusieurs chefs d’accusation, dont « appel à insurrection », l’opposant a été exclu par le ministère de l’Intérieur des listes électorales. Une décision qui le met hors course pour la présidentielle de février 2024…
Ancien Directeur de l’Automatisation du Fichier (DAF), Abib FALL est convaincu que le maire de Ziguinchor subit un acharnement de la part du pouvoir car il a de réelles chances de gagner l’élection du 25 février 2024.
Ainsi, se prononçant sur la radiation de Ousmane SONKO des listes électorales à la suite de sa condamnation dans le dossier Adji SARR, il est d’avis que sans jugement définitif, il ne peut y avoir de condamnation. Et pour le moment, Ousmane SONKO a été jugé en tant que contumax et le jugement définitif n’est pas encore disponible.
«Là normalement si le ministère de la Justice dispose de la condamnation définitive, il envoie à la DAF un courrier qui fait référence à un jugement bien précis. À partir de ce moment, la DAF exécute et une liste de la radiation est adressée au ministère de la Justice et aux autorités administratives. Il n’y a pas de jugement définitif.
Donc, on ne peut le radier sur la base des poursuites. Il n’y a pas besoin d’être spécialiste pour le savoir et le dire. Le jeu de ping-pong entre l’administration, la justice et les avocats de l’opposant ne devrait pas exister. Il y a la hiérarchie et la loi. Et la seconde est permanente alors la première est fugitive. Alors l’officier qui est entre les deux doit choisir, voilà le dilemme»
Concernant la posture de Thiendella FALL de ne pas appliquer la décision du tribunal de Ziguinchor, Abib FALL estime que «c’est un homme en service commandé qui a choisi de suivre l’ordre et ce n’est pas la bonne solution».
A l’en croire, «c’est quelqu’un qui est sous les ordres, l’attaquer c’est perdre du temps».
