Seule l’application de la charia peut régler le problème, selon Seyda Binetou Diop

A mesure que se multiplient les agressions mortelles dans la capitale et sa banlieue, voire le pays tout entier, les Sénégalais commencent à lyncher des «inconnus» qu’ils accusent de «voleurs» ou «d’agresseurs»… Dans une vidéo devenue virale, des jeunes de Grand Yoff, reprochant à un «inconnu» d’avoir poignardé un des leurs au cou, l’ont roué de coups et attaché à un poteau.

Dans une autre vidéo, un autre incriminé a même eu la malchance de recevoir une brique sur la tête. Sans compter ce jeune qui, interpellé dans une maison, au milieu de la nuit, a été obligé d’étaler ses talents de danseur dans
un environnement pas favorable.

Presque nu, il ne lui restait que sa culotte, et chaque pas de danse a été accompagné d’un coup de cravache ou de ceinture. Une justice populaire qui commence à s’exercer dans certains quartiers à Dakar. «Je ne suis pas du tout d’accord avec eux. Juger, c’est le rôle de l’Etat.

Les Sénégalais ne doivent pas agir ainsi. Ce n’est pas bien. Le justicier ne construit pas un pays. Il peut le défaire même. Car, on peut se tromper de cible et s’attaquer à un innocent «, dixit la conférencière religieuse Seyda Binetou Thiam qui plaide pour l’application de la charia. La prêcheuse de la Tfm (Télévision futurs médias) demande à l’Etat d’agir et empêcher cette justice populaire qui ne présage rien de bon.


Parce que, dit-elle, le pays est en danger. Mais sauvé par «les versets du Coran psalmodiés à longueur de journée dans les daara, dans certaines familles et à la mosquée. Qu’on ne minimise pas cela. C’est quelque chose de très important dans le pays. Malheureusement, au Sénégal, on ne donne aucune importance aux hommes religieux et à l’éducation coranique.

Même dans les programmes de télévision ou à la radio, on les met à des heures de très faible audience. Il n’empêche, on continue à jouer notre rôle d’enseignement des préceptes islamiques, de la religion musulmane qu’est l’islam», a-t-elle expliqué. Selon toujours «Ya Seyda», «si on avait appliqué à la lettre les préceptes de l’Islam, on n’allait jamais en arriver à la situation où on en est aujourd’hui.

Si on n’y prend garde, ça risque de s’aggraver», prévient notre interlocutrice tout en précisant n’avoir jamais demandé de mettre un Etat islamique au Sénégal, mais d’appliquer la charia. «On doit appliquer la charia. Je vis la charia en moi et pour toujours. Si j’étais élue présidente de la République du Sénégal, l’application de la charia allait être ma priorité première ». Dans ce raisonnement, elle dit fustiger le manque de considération et de respect envers l’autre qui prévaut dans notre pays. «Personne ne res-
pecte personne. On est obnubilé par l’avoir au détriment de l’acquisition de connais-
sances qui fonde l’homme.

Les gens n’ont aucune éducation. Ils sont égoïstes et ne pensent qu’à la richesse. Or, le Prophète Mouhamed (PSL) a toujours demandé d’aider son prochain. Il y a aussi une crise des valeurs. Mais c’est aussi lié à la situation sociale du pays». Seyda Binetou Thiam, convoquant un hadith, rappelle que le Prophète (PSL) avait demandé que si quelqu’un voit un interdit de Dieu, qu’il essaye de l’enlever
d’abord avec la main.

Si ce n’est pas réglé, on essaie avec la parole. Si cela persiste, que la personne s’en offusque intérieurement et profondément. Elle rappelle aussi que son pouvoir aujourd’hui, «c’est la parole» et elle
ne compte «jamais se taire» tant qu’elle est en vie. Continuez donc à prêcher pour notre plus grand bonheur, Sayda !

Rédacteur en Chef

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