Le géant pétrolier américain a saisi mercredi la justice européenne, dans l’espoir de torpiller la taxe sur les “superprofits” des groupes énergétiques, décidée par Bruxelles en septembre et dont l’entrée en vigueur est prévue samedi 31 décembre.
La taxe devrait coûter 2 milliards de dollars à ExxonMobil sur l’année 2023 alors que des profits de 58 milliards de dollars sont attendus par le groupe pour 2022 (contre 23 milliards en 2021).
Bruxelles a adopté en septembre la “contribution temporaire de solidarité” des groupes énergétiques, un mécanisme permettant aux États membres de l’UE de prélever 33 % des bénéfices imposables de 2022 supérieurs de plus de 20 % à la moyenne des années 2019-2021. La Commission européenne a évalué le pactole à quelque 25 milliards d’euros, destinés à être redistribués aux consommateurs.
Le groupe américain affirme avoir “conscience que la crise énergétique en Europe pèse lourdement sur les familles et les entreprises”, mais il considère que la taxe “va saper la confiance des investisseurs, décourager les investissements et augmenter la dépendance à l’égard des produits énergétiques et pétroliers importés”.
dépit de sa plainte ExxonMobil devra probablement sortir son chéquier, car “les poursuites n’empêchent pas la législation d’entrer en vigueur [le 31 décembre], et le tribunal n’ayant aucune contrainte de temps pour trancher l’affaire, il pourrait s’écouler des années avant qu’un jugement ne soit prononcé”.
D’ici là, le géant américain devra peut-être aussi payer une taxe exceptionnelle aux États-Unis : Joe Biden n’a pas été tendre avec les compagnies pétrolières ces derniers mois, reprochant notamment à ExxonMobil d’avoir “gagné plus d’argent que Dieu lui-même cette année”. Le président américain “avait évoqué la possibilité de leur imposer une taxe exceptionnelle si elles échouaient à augmenter la production nationale”, selon le quotidien britannique.