Diomaye doit faire mieux que Macky, selon Amnesty International…

Diomaye doit faire mieux que Macky, selon Amnesty International : Le délibéré est attendu le 23 avril 2024.  En raison de ses jugements critiques sur le régime militaire en place, M. Sylla craint pour sa vie s’il est refoulé chez lui en Guinée.

En attendant la décision du tribunal, Mouhamadou Moustapha Diagne, juriste spécialisé en droit international, chargé de programme à Amnesty International estime que le nouveau président de la République ne doit pas faire moins que son prédécesseur pour trancher la lancinante question de l’expulsion du blogueur guinéen en cas de jugement défavorable.

 «Le président Bassirou Diomaye Faye ne saurait faire autant ni pire que le président sortant sur les droits de l’Homme. Il doit faire mieux», indique Mouhamadou Moustapha Diagne dans une déclaration. Pour le défenseur des droits humains, «le pire serait d’expulser le blogueur et de le renvoyer chez lui en Guinée. Sa vie serait en danger dans son propre pays». Il affirme que Djibril Agi Sylla, selon un de ses avocats, vit depuis 2021 au Sénégal. M. Diagne précise que le bloggeur guinéen n’a pas réclamé la protection de son pays même s’il a manqué d’entamer la procédure d’asile qui l’aurait placé sous une protection internationale de substitution. Selon lui, tout comme le journaliste blogueur tchadien Makaila Nguébla, Djibril Agi Sylla n’a pas de statut de réfugier.

Il n’a pas non plus celui de demandeur d’asile. Toutefois à la différence du blogueur tchadien, son pays d’origine, la Guinée est membre de la Cedeao. Or il est établi par l’article 2 du protocole sur la libre circulation des personnes et des biens que : «Les citoyens de la communauté ont le droit d’entrer, de réaliser et de s’établir sur le territoire des Etats membres». C’est pourquoi il trouve que même si l’Etat du Sénégal arrivait à établir que son séjour est irrégulier, il devra en vertu du protocole additionnel portant code de conduite pour l’application du protocole sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement et s’assurer du respect des droits fondamentaux qui lui sont garantis. Le juriste précise que le régime de Macky Sall, malgré les violations notées dans les procédures d’expulsion de Koukoy Samba Sagna et Makaila Nguébla, avait tout de même mis en application le principe du non refoulement.

«Si à l’image du président Macky Sall, le président Diomaye Faye décidait d’expulser Djibril Agi Sylla dans un autre pays que la Guinée en violation des textes de la Cedeao, il y’aurait une bonne raison de douter de sa volonté de repositionner le Sénégal dans l’espace communautaire et de tirer l’Afrique, comme annoncé, vers la prospérité. La meilleure décision à prendre sur le cas de Djibril Agi Sylla serait de lui permettre de régulariser sa situation.

Monsieur Sylla n’est pas un danger pour le Sénégal. Il court cependant un grand risque en Guinée», estime M. Diagne.

Rédacteur en Chef

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