NDIAGANIAO : La coalition Diomaye Président exige le respect du calendrier électoral…

Le Sénégal, jadis vanté et adulé pour sa tradition républicaine et ses transitions politiques, est ces temps-ci, sur la voie cahoteuse d’écrire la page la plus sombre de son histoire…

Le Sénégal, jadis vanté et adulé pour sa tradition républicaine et ses transitions politiques, est ces temps-ci, sur la voie cahoteuse d’écrire la page la plus sombre de son histoire.  Et tout cela, par la faute d’un président en exercice, obnubilé par la conservation du pouvoir. Le « ni oui ni non » d’une hypothétique candidature à un troisième mandat a tenu en haleine ce pays pendant des années. Malgré ses engagements « je suis à mon dernier mandat », les actes et les décisions qu’il posait depuis rendant la question d’une potentielle candidature taboue, a alerté la classe politique et la société civile convaincu que ce président « clignote à droite mais c’est pour virer à gauche ».

La détermination du l’opposition radicale, de la société civile, des jeunes, la sagesse des  religieux, et la pression internationale ont eu finalement raison de lui et il a reculé malgré l’encens et les dithyrambes de ses lieutenants qui l’élevaient au rang de messie. Et c’est à six mois de l’élection présidentielle qu’il annonce enfin qu’il ne sera pas candidat.

La question fondamentale qui se pose à son parti est « Qui pour le remplacer ? » Pas de dauphin. Le locataire de l’Avenue Roume n’a pas de candidats légitime car dans son dessein secret de conserver le pouvoir, il a éliminé tous ses potentiels lieutenants. Autour du Présidentiel, quels sont les survivants de la longue marche vers la victoire de 2012 ? Personne sinon que les rares survivants sont relégués en queue de peloton. Mal entouré, on a réussi à faire le vide autour de lui, écartant systématiquement toutes les personnes ayant le courage de lui dire « Macky, ne tente pas le diable ; lii du fi amm ». Personne ; ni frère de sang, ni ami des temps anciens, ni compagnons de la longue marche. Autour de lui, pour la plupart des ben oui, des oui, des gloutons incompétents, insipides et grossiers et qui comme des sangsues, sont collés à son ombre comme l’écorce au bois. Ce recul, lui est resté au travers de la gorge : « J’ai renoncé à un mandat auquel j’avais droit. » N’ayant personne de légitime dans son entourage, il jette la patate chaude à ses souteneurs : définitions de critères, appel à candidature, entretien.

L’occasion rêvée par ses souteneurs pour un « ndēg sērēx » au Président. En effet, pour beaucoup de partis de la coalition, les responsables de l’APR ne pensent qu’à eux. Ils sont narcissiques, égoïstes et ne rétribuent pas à la hauteur des mérites. C’est donc l’occasion rêvée de proposer un candidat qui ne fera pas l’unanimité parce qu’il ne sera pas soutenu. Ainsi, si la coalition Benno Bokk Yakaar perd le pouvoir, chaque parti pourra retrouver son autonomie et se réconcilier avec la base.

Les sondages qui tombent au quotidien sur la table du Président ne sont pas favorables à leur candidat. Pouvait-il en être autrement puisque ses pourfendeurs sont dans son propre camp.

Devant la réalité cruciale de perdre les élections et de devoir passer le pouvoir à un candidat de l’opposition radicale, le camp présidentiel ne veut pas de ce qu’il considère comme une humiliation . La seule alternative qui se présente à eux c’est de ne pas tenir d’élection le 25 février 2024. Même s’il faut tenter le diable, il faut repousser les élections et le mandat du président, réunir la famille libérale, remettre les compteurs à zéro dans le cadre d’un dialogue national, introduire la principe d’inclusion pour appâter et faire adhérer le maximum, désigner un nouveau candidat issue de la famille libérale en faisant fi de l’AFP, du PS et des autres souteneurs, et corser les clauses pour amoindrir les chances de l’opposition radicale à participer ou à remporter cette nouvelle occasion. Pour y parvenir sans donner l’impression d’avoir violé la constitution, il faut créer les conditions fallacieuses d’une instabilité institutionnelle.

L’élimination du Karim Wade, pour non-conformité entre sa déclaration sur l’honneur et le dossier déposé au greffe du Conseil constitutionnel est l’occasion rêvée. La machine se met en marche. Tous les coups bas sont permis pour profiter de la naïveté ou de l’opportunisme des uns et des autres devrait-on sacrifier leur propre candidat. Pour eux, le jeu en vaut la chandelle. Exécutif et législatif se liguent, se substituent à un Conseil constitutionnel outré, bafoué, désacralisé. Comme au pays des Merveilles, et à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale, les choses s’accélèrent.  Une course contre la montre. Le décret portant convocation du corps électoral est abrogé, une proposition de loi sans débat est adoptée pour le report des élections au 25 décembre 2024 et l’allongement de la durée du mandat du Président. La recette est toute faite. Il ne reste qu’à la faire avaler. Et pour ce faire, l’appel au dialogue pour de nouvelles élections inclusives est la botte magique. Mais un crime n’est jamais parfait.

Qu’on se le tienne pour dit une fois pour toute :  L’organisation d’une élection présidentielle n’est ni du ressort de l’exécutif ni du ressort du législatif.  Elle est du ressort exclusif du pouvoir judiciaire, et le Conseil constitutionnel comme premier responsable.

L’organisation d’une élection présidentielle est très sensible. Cette sensibilité tient au fait que le Président en fonction est soit candidat à sa succession, soit le soutien d’un dauphin. Il ne doit pas être à la fois juge et partie. C’est pourquoi le législateur, pour éviter tout favoritisme, confine le rôle du Président en exercice à la seule convocation du corps électoral conformément aux dispositions réglementaires. Il ne fait référence à lui qu’au passif. La seule référence à lui comme agent actif dans le processus de l’élection présidentielle est à lire à l’article 20 :  « Les électeurs sont convoqués par décret ». Même ici, la Constitution ne dit pas explicitement Président de la république mais elle utilise une figure de substitution pour référer à lui. Il ne peut donc pas se payer le luxe de convoquer ou d’abroger à sa guise sous peine de violer l’article 27 de la Constitution qui limite son mandat à cinq ans. L’Assemblée nationale ne peut non plus modifier à sa guise la Constitution dans le secret dessein de maintenir un président à vie surtout dans les derniers moments d’un processus pour soutenir un agenda caché.

Sous ce rapport, c’est au Conseil constitutionnel et à lui qu’incombe la responsabilité de l’organisation de l’élection présidentielle. Tout autre subterfuge ne ferait qu’envenimer la situation car le respect de l’ordre constitutionnel n’est ni négociable, ni violable.D’ailleurs, comment ne pas rire sous cape lorsque pour le respect de l’ordre constitutionnel, Macky Sall est allé déloger Yaya Jamee ; pour ce même respect, il a asphyxié le peuple frère du Mali, du Burkina, de la Guinée et menacé d’envahir le Niger !Comment comprendre donc que celui qui s’est fait le gendarme  du respect de l’ordre constitutionnel dans la CEDEAO, soit aujourd’hui, celui-là qui piétine allègrement la Constitution de son pays pour ensuite appeler au Dialogue. Ño baañ ño lankk ! Nous n’irons pas. Y répondre c’est avaliser son  coup d’état institutionnel.

La COALITION DIOMAYE PRESIDENT, SOLIDAIRE DE TOUTE INITIATIVE DU FRONT POUR LE REFUS, EXIGE LE RESPECT DU CALENDRIER ELECTORIAL, CONFORMEMENT AUX DISPOSITIONS DE LA CONSTITUTION.

La COALITION DIOMAYE PRESIDENT APPELLE TOUS SES MEMBRES ET SYMPATISANTS A RENFORCER LA MOBILISATION POUR LE RESPECT DE L’ORDRE CONSTITUTIONNEL.

Rédacteur en Chef

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