Macky Sall à l’agence de presse américaine AP : « je dirais ce que je ferais si les juges du Conseil Constitutionnel rejettent la loi »…

La loi pour reporter l’élection présidentielle adoptée au Sénégal. Le Parlement sénégalais a adopté dans la nuit du 5 au 6 février, au milieu d’une grande confusion, le projet de loi visant à repousser la présidentielle. Le scrutin était initialement prévue le 25 février. Il a été repoussé au 15 décembre 2024…

Le président Macky Sall ne souhaite pas dire ce qu’il fera si le Conseil constitutionnel donne raison à l’opposition sénégalaise qui a déposé deux requêtes visant á déclarer inconstitutionnelle la loi 04-2024 du 5 février 2024. Cette disposition reporte au 15 décembre 2024 l’élection présidentielle prévue ce 25 février. Dans un entretien avec l’agence Associated Press (AP), le chef d’Etat sénégalais juge prématuré de se prononcer sur la délibération future des juges de l’élection : 
 
« il est trop tôt pour que je j’envisage cette perspective (…) Lorsque la décision sera prise, je pourrai dire ce que je ferai. »
 
Les juges constitutionnels pourraient rendre publiques leurs délibérations en milieu de semaine prochaine. Celles-ci constitueront un tournant décisif pour un processus électoral qui aura été très chahuté depuis son lancement.
 
Il y a quelques semaines, répondant par courrier á des candidats présidentiels recalés á l’étape du parrainage, Macky Sall leur rappelait que les décisions du Conseil constitutionnel du Sénégal ne sont pas susceptibles de recours et qu’elles s’appliquent á tous. 
 
Outre le report de la présidentielle, la loi votée par le bloc des députés Benno-Pds prolonge ipso facto le bail du président sénégalais à la tête du pays de neuf mois alors que son mandat expire le 2 avril 2024. L’opposition a déjà annoncé qu’elle ne le reconnaîtra plus comme Président. 
 
Macky Sall a de nouveau réaffirmé sa volonté de rebattre les cartes du jeu électoral sénégalais avant de passer la main á un successeur. 
 
« Je ne veux pas laisser derrière moi un pays qui va immédiatement plonger dans des difficultés majeures (« …) Je dis maintenant que je vais travailler pour l’apaisement, pour les conditions qui permettront au pays d’être pacifique… Organisons tous des discussions inclusives avant d’aller aux élections », a-t-il indiqué. 
 
Le président sénégalais a réfuté l’intention qu’il lui est prêtée de durer davantage au pouvoir, écartant tout genre de subterfuge comme beaucoup en sont convaincus au Sénégal et ailleurs. 
 
« Je ne cherche absolument rien d’autre que de laisser un pays en paix et stable » », a juré Macky Sall. « Je suis tout à fait prêt à passer le relais (car) j’ai toujours été programmé pour cela. » 
 
Parties prenantes externes du processus d’organisation de l’élection présidentielle, la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), les Etats-Unis, l’Union européenne, l’organisation des Nations unies, l’Allemagne ont appelé à la tenue du scrutin conforment aux dispositions de la Constitution.

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