UN TECHNOCRATE FINANCIER, REDRESSEUR D’ENT REPRISES EN DIFFICULTE DANS LES LEGISLATIVES…

Ousseynou Ndiaye, l’on peut s’étonner de vous voir plonger en politique après un parcours de plus de 30 ans dans la haute finance. Qu’est-ce qui a motivé votre décision de franchir le Rubicon ? Ousseynou Ndiaye

Je suis natif de Saint-Louis mais grandi à Dakar ou j’ai fait toutes mes études parachevées en France et en Belgique à l’École des Hautes Études Économiques avec une spécialité en Finances et Marketing. Je me suis spécialisé dans la mise en œuvre et le développement de projets, la restructuration et la relance de toutes Entreprises en difficultés. J’ai plus de 30 ans d’expérience dans ce domaine dont 10 ans passés dans les cabinets internationaux d’Audit et de Conseil et plus précisément dans les firmes Coopers & Lybrand et Arthur & Andersen en tant qu’auditeur-financier et plus de 20 ans comme Directeur Général de grandes sociétés industrielles et commerciales de la place.

Faudrait-il signaler que, lors de mon passage dans ces cabinets, j’avais toujours préféré exercer des missions de diagnostic d’entreprises, d’assistance et d’accompagnement de l’État dans ses stratégies de désengagement. Ce sont des missions difficiles, à connotation socio-politique, mais passionnantes. Pour ces raisons, lors de la crise de l’industrie thonière, l’État du Sénégal m’avait nommé à la tête de la Société d’Exploitation de la Société Nationale des Conserveries du Sénégal « SESNCDS » avec comme principale mission de relancer la filière thonière sénégalaise. Ce qui représentait un challenge et un défi à relever pour l’expert-financier que je suis.

Une mission qui s’avérait très compliquée car, à ma prise de fonction, la société qui a connu d’énormes difficultés pendant près d’une décennie était virtuellement en cessation de paiement avec une procédure latente de liquidation de biens. J’avais accepté ce devoir à grand défi parce qu’en pleine activité, l’unité industrielle emploie 1 500 personnes à 90 % féminins pour une contribution à hauteur de 13,5 % aux re- cettes d’exportation du secteur de la pêche, soit 4 % des rentrées de devises au Sénégal.

Par la grâce de Dieu, j’ai su parfaire cette mission par une restructuration du groupe SNCDS/SESNCDS et l’intéressement d’un des leaders mondiaux de l’industrie de la conserve et de la pêche thonière pour en faire l’un des fleurons de la conserverie de thon en Afrique de l’Ouest. Saviez-vous aussi que cette usine, malgré les exigences du marché américain de la conserverie, y détient présentement une part importante avec le thon « made in Sénégal » ? Vous n’avez pas répondu à ma question.

Le choix à ce moment de votre parcours et de votre vie professionnelle de tomber dans le champ politique peut étonner ceux qui vous connaissent. Expliquez-nous une telle décision ? Ce n’est pas parce que je suis dans une coalition politique que j’ai commencé à faire de la politique. Chacun a sa façon de la faire. À mon humble avis, tout citoyen qui exerce pleinement sa profession fait de la politique parce qu’elle contribue au développement et à la richesse du pays. Sous ce registre, mes différentes missions m’ont souvent amené à côtoyer des acteurs politiques surtout dans la restructuration des sociétés avec une participation de l’État.

J’ai toujours été un observateur attentif de la scène politique. Je rappelle que faire de la politique c’est aussi mener une mission au service de la communauté, fusse-t-elle la communauté entrepreneuriale. Alors oui, du coup ma contribution en politique est à ce niveau. Aujourd’hui, je suis tête de liste pour le département de Dakar sous la bannière de la coalition Bunt-Bi, c’est un engagement d’un autre niveau en politique, mûrement réfléchi et résolument volontaire et patriotique.

Et pourquoi Bunt-Bi ? Pourquoi tête de liste à Dakar ?

Suite à des échanges profonds avec le mandataire national conduisant une délégation, j’ai constaté que la coalition BUNT- BI, constituée d’hommes, de femmes et de jeunes de valeur, matures, expérimentés faisant tous de la politique une mission au lieu d’un métier, a une grande ambition pour participer à la construction de la cité.

La qualité des femmes et hommes qui entourent cette coalition, et leur sens de l’éthique et de la déontologie dans la perception de la gestion de la chose publique, sans oublier leur esprit républicain, m’ont rassuré quant à leur volonté de renouvellement du personnel parlementaire et, au-delà, du personnel politique en général.

C’est pour cette raison essentielle que j’ai décidé de faire un pas de plus dans la scène politique avec BUNT-BI mais de façon constructive. Concernant ma position de tête de liste à Dakar, nous avons senti, lors des opérations de parrainage, que les citoyens ont envie d’entendre de nouveaux discours, d’avoir de nouveaux leaders.

Des leaders qui ont un vécu, compétents et décidés à prendre en charge les intérêts des populations, à œuvrer pour l’essor du pays. C’est fort de ce constat que les leaders de la coalition m’ont proposé comme tête de liste à Dakar. Mission que j’ai acceptée en tant qu’homme de challenge eu égard aux nombreuses réformes à appliquer pour améliorer le quotidien des Dakarois.

Quel est le projet politique qui sous-tend votre engagement ?

Les élections législatives qui se tiendront le 31 juillet 2022 au Sénégal sont très importantes et déterminantes pour l’avenir de notre démocratie, la défense des intérêts de notre peuple, la pro-
tection des droits et libertés fondamentaux garantis par notre Constitution. De ce fait, nous nous donnons comme mission première la restauration de la fonction et du rôle des députés qui sont aujourd’hui dévoyés dans notre Assemblée par des pratiques et orientations indignes d’une représentation nationale.

Sous ce volet, permettez-moi de m’adresser aux électeurs du département de Dakar pour leur dire ceci, s’ils nous accordent leur confiance : « Moi, Ousseynou Ndiaye, député à l’Assemblée nationale, je ne serais nullement un parlementaire à la solde d’un Président de la République, fusse-t-il Macky Sall. Je serais le député de chaque Dakarois qui a envie de se faire entendre dans l’hémicycle ».

« Moi Ousseynou Ndiaye, député à l’Assemblée nationale sous la bannière de la coalition BUNT-BI, ma mission sera de veiller aux intérêts des Dakaroises et Dakarois qui ne se retrouvent pas dans cette Assemblée à la solde de Macky Sall. Notre coalition n’est et ne sera pas un faire-valoir ou un wagon politique à la merci de qui que ce soit. ». « Notre ambition rejoint le vœu de chaque Dakaroise et chaque Dakarois de retrouver une Assemblée nationale digne de ce nom et qui remplit sa vocation première qui est d’être par excellence le lieu de l’expression démocratique, de vote des lois, du contrôle et de l’évaluation des politiques publiques ».

Vous l’aurez compris, nous nous inscrivons dans une logique de rupture telle que contenue dans les différentes communications de notre mandataire Dr El Hadj Ibrahima Mbow. Pour rappel, la fonction de l’Assemblée repose sur deux (02) grandes et nobles responsabilités qui sont aujourd’hui loin d’être remplies et que nous entendons rétablir : D’abord, le député, représentant du peuple détenteur de la souveraineté, a la responsabilité fondamentale d’exprimer et de défendre en permanence la volonté de ce peuple à travers des lois. Il s’agit de protéger et veiller sur les intérêts des Sé-
négalais

. Ensuite, la seconde responsabilité du député, tout aussi fondamentale que la première, que nous comptons assurer tout le long de notre mandature au sein de l’Assemblée, est le contrôle sur la politique du gouvernement et l’évaluation des politiques publiques. La loi organique qui régit le fonctionnement de l’Assemblée nationale (le règlement intérieur), en l’état actuel, doit être revue afin que certains dispositifs et mécanismes soient aménagés pour rendre efficace le travail du député.

En plus de la réhabilitation de la fonction de député, la coalition a élaboré six (06) propositions de lois et cinq (05) mesures d’urgence adossées à notre programme intitulé « Sénégal Entreprenant et Solidaire » qui est bâti à partir de la charte de gouvernance des Assises Nationales et axé sur cinq (05) piliers : Industrialiser notre économie et booster le pouvoir d’achat, Restructurer et moderniser l’administration ; consolider les corps de contrôle et faire les réformes nécessaires, Réaménager le territoire, Garantir l’accès universel aux services sociaux de base, Dynamiser la coopération régionale et internationale : refonder notre diplomatie économique avec LE SENEGAL au coeur.

Ce vaste programme découle d’une série d’écoutes attentives de nos compatriotes lors de nos différentes tournées et visites de proximité. J’ajoute que « nous serons des parlementaires en mission pour le compte des populations du département de Dakar avec des priorités autour du coût de la vie, la santé des populations, l’éducation et l’emploi, sans oublier l’environnement avec un accent particulier sur le cadre de vie, la construction hors normes et la lutte contre l’occupation anarchique de l’espace public ».

Propos recueillis par El Hadj SOW

Rédacteur en Chef

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Next Post

Réussite et satisfaction totale selon les opérateurs économiques maliens....

mar Juil 26 , 2022
De janvier à juin, le Mali a vécu sous embargo imposé par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest empêchant les échanges commerciaux entre Bamako et Dakar de se faire. Une fois la levée actée, les opérateurs économiques maliens ont séjourné à Dakar pour une semaine afin de […]

Dans la même rubrique