Mobilité  et équité territoriale : le droit au transport diversifié…

La mobilité est la seule voie qui consacre l’équité territoriale ou spatiale dans tous les pays grâce à l’accessibilité géographique multimodale c’est-à-dire par air, mer et terre. L’actualité de ces derniers pointe du doigt  une faille majeure – certains diront une omission –  dans les obligations constitutionnelles  de l’état du Sénégal – le droit au transport pour les citoyens.

Les conceptions de l’équité sont variées, les voies pour parvenir à un meilleur degré de justice sociale impliquent la prise en compte de besoins essentiels comme l’éducation, la santé, la sécurité, l’eau, la nourriture et bien entendu le transport dans son utilité économique et sociale.

Au regard du bilan lourd des accidents routiers malgré les investissements énormes consentis par l’État sur le réseau routier   Il devient  urgent de développer les nouvelles mobilités dont le rail.

Le réseau routier revêtu et non revêtu s’étend sur plus de 14 500 KM, cette hégémonie nourrit et entretient la mortalité routière classée parmi les plus élevées dans le monde avec 27 victimes pour 100 000 sénégalais, il est presque la moitié la moitié au Maroc.  L’hécatombe sur nos routes au Sénégal n’a que trop duré.

Et pourtant,  depuis  le 19eme siècle – en 1880 –  le rail et la route co- existent au Sénégal  et se font même la concurrence  pour les besoins de la traite arachidière et des flux de travailleurs saisonniers.

Sur plus de 950 KM de voie ferrée en 1958 au moment des indépendances, le réseau ferroviaire s’est presque  éteint ‘, il se résume de nos jours aux  45 KM du train Express Régional Dakar Diamniadio.  

Historique le rail n’est même pas une nouvelle mobilité au Sénégal, la voie ferroviaire  est aussi vieille que les premières routes goudronnées , il  a été tout simplement  abandonné et marginalisé après les indépendances face aux lobby du carburant et la pression de Bretton Woods.  

La planification spatiale post – indépendance  continue de marginaliser le train au lieu d’en faire en harmonie avec les routes goudronnées les nouveaux leviers de mobilité  sur les axes et corridors  qui connectent le territoire et prolongent l’hinterland dans les pays frontaliers dont le Mali.

Aujourd’hui les émissions de gaz et les accidents sur nos routes remettent en cause notre extrême dépendance aux véhicules. Le droit au transport doit impérativement ressusciter nos vieilles gares et en créer de nouvelles. Notre histoire avec le train nous rattrape.

                                                                  Moustapha DIAKHATE

                                                                  Expert et Consultant en Infrast.

Rédacteur en Chef

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