Après les récriminations des patients et certains agents de santé qui continuent d’exiger leur redéploiement dans d’autres structures sanitaires, c’est au tour des fournisseurs de l’hôpital de se signaler. En conférence de presse, ces derniers ont tapé du poing sur la table pour réclamer leur dû estimé à quatre milliards de francs CFA.
«Malgré tous les efforts fournis et les sacrifices faits dans le secteur sanitaire de notre pays, nous n’avons même pas été notifiés de la fermeture de l’hôpital et du devenir des contrats et de nos paiements.
Nous sommes au regret de constater, malgré nos multiples réunions avec la direction et l’Agent comptable de l’hôpital Aristide Le Dantec, nos factures restent toujours non soldées», regrette le président du Collectif des 35 fournisseurs de l’hôpital Aristide Le Dantec, Amadou Kane.
Rappelant qu’ils ont contracté des marchés enregistrés et validés par l’ARMP et exécutés avec le respect des clauses, M. Kane soutient que les fournisseurs ont toujours fait preuve de compréhension pour accompagner l’hôpital. Amadou Kane signale que les contrats signés avec les autorités de l’hôpital prévoyaient clairement des délais et des échéances de paiement. Malheureusement, regrette-t-il, ces modalités n’ont jamais été respectées.
Et, cette situation, selon lui, engendre des difficultés financières dans les différentes entreprises dont la survie dépend du règlement dans les plus brefs délais de ces créances. «Nos employés commencent à perdre leur crédibilité vis-à-vis des banques et souteneurs financiers. Nous demandons à l’Etat de régler cette situation dans les meilleurs délais. Nous avons respecté toutes les clauses qui nous lient à l’hôpital dans le cadre des contrats. Il n’y a jamais eu de retard sur la livraison de tel ou tel matériel ou produit. Donc nous estimons qu’on doit nous payer notre dû», peste Amadou Kane.
Qui dit ne pas comprendre les 100 milliards de F CFA dépensés pour la reconstruction de l’hôpital, alors que la structure croule sous des dettes. Ces fournisseurs disent ne pas en vouloir au directeur de l’hôpital, parce que ce dossier dépasse ses pouvoirs. Car, il les a reçus à plusieurs reprises mais aucune solution n’a été trouvée sur la question. Ainsi, ils tiennent responsable l’Etat du Sénégal qui a engagé des travaux pour la réhabilitation de l’hôpital.
«Nous avons même contacté la directrice des établissements publics par courrier et toutes nos tentatives sont restées vaines. Nous n’avons pas eu de réponse. Nous interpellons aussi le ministre de la Santé, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye», lance Amadou Kane.
En outre, M. Kane affirme que beaucoup de leurs entreprises sont menacées de fermeture. Car, les banques font pression sur elles. A l’en croire, les entreprises avaient contracté des dettes auprès de ces institutions financières pour pouvoir honorer leurs engagements vis à vis de l’hôpital.
