CONVOITISES AU SEIN D’UN FAUTEUIL DE PREMIER MINISTRE…..

Restauré le 10 décembre 2020 à la faveur d’un projet de loi largement adopté par l’Assemblée nationale, le poste de Premier ministre continue toujours de susciter les convoitises des uns et des autres. A coups de lobbying, des pontes de la mouvance présidentielle envoient des ballons de sonde afin de focaliser l’attention du chef sur eux.

De Amadou Ba à Ahmadou Makhtar Cissé, en passant par Félix Antoine Diome et Aly Ngouille Ndiaye, les supputations vont bon train quant au futur locataire de la primature. Pourtant les choix et les espérances des uns et des autres sur le futur chef d’orchestre du nouvel attelage gouvernemental pourraient ne pas correspondre aux attentes du seul maître du jeu, Macky Sall qui aurait, selon des sources dignes de foi, déjà trouvé son oiseau rare. Entre quelques pontes de l’aristocratie financière internationale, des alliés stratégiques et des oligarques du parti présidentiel, le Président Macky Sall dispose d’une large palette pour choisir celui qui devra mettre en œuvre sa politique ces derniers mois qui nous séparent de la présidentielle de 2024. Le dernier poker du Président Sall.

Un membre de l’aristocratie financière internationale

Ministre de l’Economie et des Finances dans le gouvernement dit de l’Alternance et conduit par Moustapha Niasse sous le régime libéral de Abdoulaye Wade, l’économiste chevronné qu’est Makhtar Diop est un illustre membre de l’aristocratie financière internationale. Vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures de juillet 2018 à février 2021, il est le premier Africain francophone à occuper le poste de vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne où il a supervisé des engagements d’un montant record de 70 milliards de dollars afin de répondre aux grands défis de développement du continent. Avec l’ancienne ministre de la Santé, le Pr Awa Marie Coll Seck, elle-même ancienne Directrice du département «Appui aux pays et aux régions à l’ONUSIDA Genève» de février à mai 2001 et Directrice du département «Politique, stratégies et recherches» à l’ONUSIDA de 1996 à février 2001, ils constituent des profils rares recherchés par le Palais. Tous les deux ont déjà été dans un gouvernement, disposent d’un impressionnant carnet d’adresses et pourraient impulser un nouveau souffle au régime du Président Macky Sall qui ne cracherait pas sur du sang neuf.

Le deal de 2019

Classé deuxième derrière le président sortant, Macky Sall, avec plus de 20% des suffrages lors de la Présidentielle de 2019, Idrissa Seck, le candidat malheureux, avait «fermement» rejeté dans la cour de sa maison au Point E, entouré de nombreux sympathisants, ces résultats proclamés par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV). Il avait aussi indiqué que lui et les trois autres candidats défaits (Ousmane Sonko, Madické Niang et Issa Sall) ne feront aucun recours devant le Conseil constitutionnel. Une posture qu’il aurait adoptée pour se conformer aux recommandations du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. Emmuré par la suite dans un silence alourdissant dont il a seul le secret, le leader de Rewmi revient sur la sellette, 10 jours après sa nomination, le 1er novembre 2020, à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE) en remplacement de l’ancienne Première ministre Aminata Touré pour annoncer son ralliement à la majorité présidentielle. Selon nos sources, le deal parrainé par Touba consistait de faire de Idrissa Seck le principal allié du Président Macky Sall jusqu’à la prochaine présidentielle de 2024.

Et son avènement à la tête d’une institution qu’il voulait lui-même supprimer ne serait qu’un raccourci qui devrait le mener à la Primature dans un premier temps et candidat de substitution en 2024 au cas où l’actuel locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor serait recalé en 2024. La France, l’ancienne puissance coloniale, aurait déjà donné son onction pour cette possibilité. Compétent et avec une bonne culture de la fonction qu’il a déjà occupée sous Abdoulaye Wade, il est resté loyal à Macky Sall malgré les intempéries passées et est régulièrement consulté sur certains dossiers chauds de la République. Il ferait un bon rempart et serait à même d’insuffler une nouvelle dynamique à un gouvernement. Le Président Macky Sall sait pouvoir compter sur lui et s’attachera davantage les services de Touba en respectant un deal qui a été scellé dans cette cité religieuse.

Le véto de Moustapha Niasse contre Idy, Mbaye Ndiaye remis en selle

Pour le moment, seul Moustapha Niasse, le président sortant de l’Assemblée nationale et leader de l’Alliance des forces de progrès (AFP), mettrait son veto sur la nomination de Idrissa Seck. Un véto qui ne
devrait cependant nullement freiner Macky Sall qui s’est fait une idée de l’apport de certains alliés lors des dernières joutes électorales organisées entre janvier et juillet 2022. Pour ce qui est de l’Alliance pour la République (APR), le Président Macky Sall a remis son premier ministre de l’Intérieur, Mbaye Ndiaye, sur la sellette pour colmater les brèches. Le responsable politique des Parcelles assainies a ainsi la lourde charge de recoller les morceaux avec les responsables de la première heure frustrés ou jetés aux oubliettes par le régime, tout en mettant l’accent sur l’importance primordiale du monde rural après la perte des grandes agglomérations. Et pendant ce temps, Mahmout Saleh est aux abonnés absents…

Journal le Temoin 

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