L’Etat, à travers un communiqué du ministère du Pétrole et des Énergies, a annoncé un réajustement du prix de l’essence. Le litre passe de 775 FCFA à 890 FCFA à la pompe. En dépit cette hausse, le Gouvernement continue de subventionner le super carburant dont le prix de revient non subventionné devrait être arrêté à 1182 FCFA le litre à la pompe.
C’est du moins ce que soutient le ministre. L’embargo occidental sur le pétrole, marqué par la guerre que mène la Russie en Ukraine, engendrant une flambée du prix du baril du Brent qui coûte plus de 120
dollars, est passé par là. Une hausse qui n’est pas du goût des usagers qui soutiennent qu’elle aura de fortes conséquences sur leurs activités….
Depuis dimanche dernier, le prix du carburant super est passé de 755 FCFA à 890 FCFA/litre. Soit une augmentation de 115 FCFA. Le ministère du Pétrole et des Énergies a rendu public un arrêté, la veille de l’entrée en vigueur de cette mesure, pour appeler les acteurs à se conformer à la mesure.
« Face à la persistance des chocs exogènes qui ont occasionné la hausse des cours des produits pétroliers sur le plan international, le Gouvernement du Sénégal a décidé de procéder à un réajustement tarifaire du prix à la pompe du super carburant. Ainsi, à compter du dimanche 5 juin 2022 à 00 H
(Ndlr: avant hier), le litre de super carburant passe de 775 FCFA à 890 FCFA à la pompe.
Il convient de noter que, malgré cette hausse, le Gouvernement continue de subventionner le super carburant dont le prix de revient non subventionné devrait être arrêté à 1182 FCFA le litre à la pompe » renseigne le communiqué du ministère du Pétrole et des Énergies.
S’attendre encore à des lendemains beaucoup plus difficiles ! Une augmentation de 115 francs CFA qui,
naturellement, n’est guère appréciée par les usagers. Assane Fall, chauffeur particulier, est un exploitant routier. Il précise que cette augmentation aura des conséquences dans son activité. « On voyait venir cette mesure.
Ce n’est guère une surprise. D’abord, on avait annoncé en début d’avril une pénurie d’essence. Le gouvernement est sorti pour démentir cette information. L’État doit nous accompagner en subventionnant le prix du carburant et revoir cette hausse. Certes, il est évident qu’avec cette guerre Russie Ukraine, l’Afrique va subir de très fortes répercussions mais pourvu que cela ne perdure pas », prie le cinquantenaire Assane Fall.
Menace d’augmentation sur les prix du transport ! Par ailleurs , le ministère du Pétrole des Énergies rassure que, dans le souci de préserver le pouvoir d’achat de la plus grande majorité des usagers, le Gouvernement a décidé de maintenir les prix d’autres produits de consommation courante notamment le gaz butane, le gasoil, l’essence ordinaire, l’essence pirogue, le pétrole lampant et le diesel oil.
Les prix de ces produits restent donc inchangés. Ils restent au niveau fixé par l’arrêté n°013303 du 27 mai 2022 et indiqué dans la structure des prix du 28 mai
- Hélas, de l’avis du citoyen Seydou Coulibaly, ce n’est là qu’une promesse. Selon
- lui, il faut s’attendre à des lendemains en-
- core plus difficiles. A l’en croire, une hausse
- des prix du transport n’est pas à exclure
- avec l’application de cette mesure fixant le
- prix du carburant. « Le gouvernement ne
- tiendra pas très longtemps ses promesses.
- D’ici deux à trois mois, toutes les matières
- énergétiques, tous les combustibles vont
- connaître une hausse. Et nous, de notre côté,
- on subira les frais de ces augmentations. On
- nous mettra en mal lorsqu’on décidera
- d’augmenter les prix du transport, surtout
- avec l’approche de la fête de Tabaski. L’Etat
- semble oublier qu’on dépensera plus avec
- cette hausse. Ce qui est sûr, c’est que les
- transporteurs vont se concerter dans les
- jours à venir pour examiner cette mesure »,
- a soutenu Seydou Coulibaly, chauffeur à la
- gare des Baux Maraichers de Dakar.
- Justifiant des raisons de la hausse des prix
- du carburant, les services de Mme Sophie
- Gladima soulignent que l’estimation des
- pertes commerciales pour l’année 2022 était
- de l’ordre de 150 milliards de FCFA. Selon
- eux, avec la tendance haussière actuelle,
- elles sont projetées à 500 milliards de francs
- CFA au 31 décembre 2022. Ainsi, notre pays
- emboîte le pas à d’autres pays de l’Afrique
- de l’Ouest qui ont déjà revu à la hausse les
- prix de ces combustibles. C’est le cas notam-
- ment de la Côte d’Ivoire (735 FCFA le litre
- d’essence contre 695 FCFA auparavant) et de
- la Guinée (12.000 GNF contre 10.000 GNF
- avant la persistance des chocs exogènes qui
- ont occasionné la hausse des cours des pro-
- duits pétroliers sur le plan international).
- Contrairement à nos interlocuteurs qui s’ac-
- tivent dans le secteur du transport, Aliou
- Pam dispose d’une voiture pour se rendre à
- son lieu de travail. Néanmoins, précise-t-il
- avec humilité, sa situation sociale n’est pas
- différente de celle de la plupart des chefs de
- familles affectés par la cherté de la vie qui
- prend des proportions inquiétantes. « Il ne
- faut pas sous-estimer 115 francs. C’est de
- l’argent. Le carburant est une nécessité,
- même s’il y a, à côté, d’autres besoins fon-
- damentaux. D’une manière générale, le
- pouvoir d’achat des Sénégalais est affecté
- par des hausses exorbitantes dans
- presque tous les secteurs. Il fallait prévoir
- une politique avant la crise économique
- et l’effet de la pandémie. Des répercus-
- sions de la guerre Russie/Ukraine, il y en
- aura forcément. Elles se font sentir déjà.
- Partout, on entend les Sénégalais se plain-
- dre de la cherté de la vie. D’abord, c’était
- avec les prix des denrées alimentaires qui
- constituent jusqu’à présent un véritable
- casse-tête pour les ménages. Le réajuste-
- ment tarifaire du prix du carburant consti-
- tue une goutte de trop. Hélas, il est évident
- que ce ne sera pas le dernier réajustement »,
- soutient, fataliste, M. Aliou Pam.