JOURNEE SCIENTIFIQUE DE L’ASTHME AU SENEGAL : 16 % des élèves sénégalais asthmatiques

Au Sénégal, une étude réalisée sur 2000 élèves dans cinq établissements du moyen et secondaire montre que 16 % des élèves sont touchés par l’asthme. Selon les estimations du chef du service de pneumologie de l’hôpital d’enfants Albert Royer de Fann, Pr Idrissa Demba Bâ, le taux de prévalence national de l’asthme est donc 16,38 % pour le fait que les élèves représentent la population générale. Malheureusement, la majeure partie

de ces asthmatiques ne suivent pas un traitement de fond. Ailleurs, dans d’autres pays, les chiffres del’asthme sont en train de grimper jusqu’à atteindre un taux de prévalence de 20%. Au Sénégal aussi, le nombre de personnes atteintes de cette maladie respiratoire prend l’escalier avec un pourcentage de 16,38 %.
C’est ce que révèle une étude portant sur un échantillon de 2000 élèves de cinq lycées et collèges de Dakar et sa banlieue, âgés de 11 à 17 ans, et qui a été réalisée par des scientifiques. «L’école représente toute la population. Chacun a un enfant à l’école. C’est pourquoi on a utilisé une méthode mondialement validée, Isac, qui nous a permis d’interroger jusqu’à 2000 enfants parmi lesquels 16,38 % souffrent de l’asthme. Ce qui est énorme, et c’est ce que nous constatons au Sénégal.

Quand on regarde dans la littéra- ture, les autres pays sont presque à ce taux. Mais il y en a qui sont à 12, 15 voire 20 %. A travers cette étude, nous avons compris que nous faisons partie de ceux-là qui ont une prévalence très élevée parce que, encore une fois nous sommes à 16% de prévalence», a fait savoir le chef du service de pneumologie et soins continus à l’hôpital d’enfants Albert Royer de Fann. Certes, il y a des pays où la prévalence d’asthme est beaucoup plus élevées que dans le nôtre, mais la maladie demeure problématique.

Selon Professeur Idrissa Demba Bâ, cette pathologie chronique est une problématique de santé publique qui fait partie des motifs de consultations très fréquents en milieu hospitalier. « Beaucoup viennent à l’hôpital avec des symptômes respiratoires », alors que, dit-il, « ils ne savent pas qu’ils sont asthmatiques. Ce qui fait que, quand on regarde au niveau de nos chiffres, l’asthme, en termes
d’hospitalisation, représente autour de 4 %.

Si on fait un recul de 10 ans en arrière, on était autour de 2 %. Cela veut dire que la problématique est en train d’augmenter. Aussi, au niveau des consultations, tous les jours nous avons des demandes de consultations pour asthme et la liste d’attente ne cesse d’augmenter » informe le membre de la Sociétésénégalaise de pédiatrie.


Comparées à la situation dans d’autres pays, les études antérieures montrent que la prévalence en milieu scolaire est très élevée. Malheureusement, la majeure partie des élèves ne suit pas un traitement adéquat. «La majeure partie de ces enfants et adolescents asthmatiques ne prennent pas un traitement de fond ou même en général ne savent pas qu’ils sont asthmatiques», selon le Pr Idrissa Demba Ba qui rappelle que les enfants qui souffrent de l’asthme s’absentent souvent à l’école.

Il pense que cette montée fulgurante des cas d’asthme au Sénégal, et l’ignorance du statut sérologique chez bon nombre d’asthmatiques, devraient amener à identifier le problème et mettre en œuvre un plan d’actions mettant tout le monde à contribution car, dit-il, la réponse n’est pas seulement pour les médecins, « elle est multisectorielle.

Que ce soit le secteur de l’éducation, de la recherche, l’université, les médias…». D’après le chef du service de pneumologie de l’hôpital pour enfants Albert Royer de Fann, c’est une approche globale qui demande la participation de tout un chacun afin de trouver des solutions pouvant permettre d’asseoir le phénomène de cette maladie non transmissible.

Rédacteur en Chef

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