Amsatou SOW SIDIBE : «un Conseil constitutionnel trop politique, ça suffit»

Dans un texte intitulé «le Requiem pour le Droit sénégalais», l’Agrégée de Droit, souligne qu’il «urge de créer une Cour constitutionnelle». Parce que le droit sénégalais poussé vers une mort certaine est en agonie.

«Le système juridique sénégalais, à l’épreuve des élections a véritablement perdu de sa superbe. La politique politicienne est passée par là. L’inquiétude des juristes, des régulateurs sociaux, des protecteurs de la stabilité et de l’intérêt national paraît totalement justifiée», soutient-elle.

La juriste ne comprend pas que la justice sénégalaise puisse concevoir que des règles absolues (respect du nombre de parrainages, de la parité) soient piétinées sous le nez et la barbe de nos juges, au vu et au su du peuple sénégalais et du monde entier.

«Comment notre justice a-t-elle pu accepter qu’une liste d’électeurs échappe au principe de l’indivisibilité et se fasse scinder en deux, la liste majoritaire devenant indépendante de la liste des suppléants ? On est suppléant de qui ? Du néant ? Les mêmes questions sont valables s’agissant de la liste majoritaire déclarée valable en dehors des suppléants. Quelle est la raison d’être des suppléants», s’interroge Amsatou Sow Sidibé.

Qualifiant cette situation de «charabia épouvantable», l’agrégée des facultés de Droit, Titulaire de classe exceptionnelle soutient que «notre justice ne doit pas perdre» la conscience de sa responsabilité première et grave de régulation sociale, de l’instauration de la stabilité et de la protection de l’intérêt national.

 «C’est le fondement de la règle de Droit», martèle-t-elle, insistant de la maxime «la loi est dure mais c’est la loi». Amsatou Sow Sidibé note que la jurisprudence servie est un «précédent dangereux pour le présent et pour l’avenir». «Un Conseil constitutionnel trop politique, ça suffit.

Les Assises nationales avaient suggéré la création d’une Cour constitutionnelle, véritable juridiction tenue de dire le Droit, garante de la démocratie, du respect du Droit ainsi que des libertés individuelles et collectives», rappelle l’ancien ministre-conseiller. Selon elle, l’urgence est signalée. 

Rédacteur en Chef

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