Aly Ngouille Ndiaye, Mimi Touré et Amadou Ba, un tiercé gagnant……

La guerre de Troie — ou des Trois ! aura lieu à l’Alliance pour la République (Apr). Mimi Touré, Aly Ngouille Ndiaye et Amadou Ba, trois responsables politiques avec des profils différents, attendent beaucoup de la nouvelle configuration politique de leur parti.

La guerre de Troie — ou des Trois ! aura lieu à l’Alliance pour la République (Apr). Mimi Touré, Aly Ngouille Ndiaye et Amadou Ba, trois responsables politiques avec des profils différents, attendent beaucoup de la nouvelle configuration politique de leur parti. Et aussi d’une redistribution des postes au sommet de l’Etat et des institutions. Depuis quelques jours, leurs proches exposent des arguments,vendant l’expertise de l’un ou de l’autre et chacun présentant son champion comme le meilleur choix pour la gestion à venir des affaires de la République. Et pour éviter le naufrage annoncé du régime !

Des leaders de l’Alliance pour la République (Apr) manœuvrent ferme en coulisses. Développant une stratégie masquée pour avoir soit une ascension ou une renaissance politique. Cette guerre de positionnement concerne principalement, d’après des analystes, Mimi Touré, Aly Ngouille Ndiaye et Amadou Ba. Chacun d’entre ces trois poids lourds a eu à servir la République dans une haute sphère.
Si certains pensent que Aminata « Mimi » Touré, ancien Premier ministre et ancien présidente du Conseil économique, social et environnemental, qui a coordonné la campagne des législatives du 31 juillet 2022 en tant que tête de liste, devrait logiquement occuper le perchoir de l’Assemblée nationale ou revenir à la station de Premier ministre, d’autres évoquent le nom d’Aly Ngouille Ndiaye, ancien ministre de l’Intérieur défenestré, pour occuper l’une ou l’autre de ces deux stations.

Ce dernier, très coriace et fédérateur avec son art de communiquer avec des membres de son parti et même de l’opposition, peut marquer son retour en tant que Président de l’Assemblée nationale ou chef de l’attelage gouvernemental. C’est-à-dire Premier ministre. On l’a vu, durant la campagne électorale pour
les législatives, s’opposer à la position va- t-en -guerre de ses camarades de coalition. En effet, pendant que des leaders décrétaient leurs terroirs zones interdites à l’opposition, l’ancien ministre de l’Intérieur accueillait à bras ouverts, dans ses terres du Djoloff, les candidats de l’opposition. En tout cas faisait assaut de civilités avec eux. Une position conciliante qui a été saluée par les acteurs de la politique.

Surtout, alors que Touba et Mbacké boudent ostensiblement le président Macky Sall depuis son élection en 2012, malgré les réalisations qu’il multiplie dans ces deux villes, Aly Ngouille Ndiaye présente l’atout d’être incontestablement le membre du gouvernement, ou plutôt l’ancien, le mieux introduit dans la hiérarchie mouride où il est aussi très apprécié en raison de ses qualités de talibé.

En plus de ces deux figures emblématiques de l’Apr que sont Mimi Touré et Aly Ngouille Ndiaye, des alliés et des membres de l’Apr porteraient leur choix sur Amadou Ba, ancien ministre de l’Economie et des Finances muté aux Affaires étrangères avant d’être évincé du gouvernement. L’homme a été déterminant dans le dispositif de conquête des suffrages aux locales et aux législatives mais aussi lors de la présidentielle de 2019 où il avait permis au président de la République de renverser la vapeur à Dakar.

Jeu ouvert et dés jetés

Aly Ngouille Ndiaye, Mimi Touré et Amadou Ba, anciens compagnons défenestrés mais bénéficiant toujours, semble-t-il, d’une totale confiance du chef de l’Etat ne veulent pas rater le coche. Malgré leur
défenestration, considérée alors comme une humiliation, ils se montrent aujourd’hui plus représentatifs politiquement que d’autres responsables de leur parti. Éloignés du gouvernement par un président de la République à la recherche aujourd’hui de compétences politiques pour une redynamisation des affaires pu-
bliques, leurs partisans font pour eux des offres de services. Cela dit, depuis leur limogeage, le président Sall a eu à leur confier des missions politiques.

Aly Ngouille Ndiaye, une force politique tranquille

« Si, c’était une stratégie de Macky pour les envoyer au charbon et apprécier leurs poids politiques respectifs, on pourrait dire que c’est un coup réussi. Aly Ngouille Ndiaye, l’homme de Linguère, aussitôt éjecté du ministère de l’Intérieur, avait annoncé son retour aux champs dans sa terre natale. Durant les locales et les législatives, il a montré sa force politique. Il reste aujourd’hui incontournable dans son département. L’ex-ministre de l’intérieur a davantage renforcé sa base politique et force le respect par rapport à sa personnalité politique. Il a fait preuve de constance, d’humilité, de tranquillité et de la loyauté », décrypte un de ses camarades de parti. Ce polytechnicien, imbu de valeurs sociales, reste le roi de Linguère.

Amadou Ba, technocrate-politique, favori de la jeunesse apériste

Amadou Ba, le favori de la jeunesse aperiste, par son charisme, réussit à fédérer des responsables de son parti dans la plus grande discrétion. Connu pour ses actions sociales, il a été, en plus de celui de l’Apr,
le choix du Parti socialiste des Parcelles Assainies à la mairie de ladite localité. Ce qui montre son côté fédérateur et l’estime et le respect que lui portent les militants de Benno Bokk Yaakar et même de l’opposition. Son brillant parcours aux Impôts et Domaines, dont il a été le directeur général, a été couronné par une promotion au poste très prestigieux de ministre de l’Economie et des Finances où il est crédité de très bons résultats. Son entrée en politique s’est fait au trot avant qu’il ne retrouve ses repères. Cependant, il n’a pas été très visible lors de la campagne électorale pour les Législatives.

Mimi Touré, téméraire en politique et à l’affût de sa proie

Mimi Touré, tête de liste proportionnelle de Benno Bokk Yaakaar aux dernières législatives, militante des droits de l’Homme et ex-fonctionnaire à l’ONU, fut ministre de la Justice du premier gouvernement formé par le président Macky Sall à son accession au pouvoir en 2012. Puis elle a été propulsée Premier ministre du Sénégal en septembre 2013. Cette belle dame, seule parmi les «dragons politiques » hommes, a battu campagne avec élégance, créant une belle surprise pour ceux qui doutaient de ses capacités mobilisatrices et évoquaient son absence de base politique.

La dame au sourire si mimi, reste la seule survivante parmi les figures féminines de l’Alliance pour la République. Connue pour son intelligence et surtout son sens de la pratique politique, sa prise de parole reste attendue. Son courage politique et son engagement également. Sera- t-elle l’incarnation du leadership politique féminin au sein de la majorité avec une belle promotion au sommet de l’hémicycle ? En tout cas, avec le travail abattu lors de la campagne électorale des législatives, tous les observateurs la voient à la présidence de l’Assemblée nationale. Les Sénégalais sauront dans les prochains jours l’aboutissement de cette guerre des trois, menée en sourdine pour des raisons de positionnement politique.

Chacun de ces trois responsables de l’Apr avec son profil et son parcours professionnel et politique atypique, pourrait émerger à nouveau dans la nouvelle configuration politique. Sans oublier de brillants technocrates qui espèrent revenir aux affaires pour avoir servi loyalement le président Macky Sall. Car, dans toute compétition ou dans toute course, il y a toujours des outsiders qui peuvent venir battre les
favoris. Or, dans cette course d’obstacles pour le poste de Premier ministre ressuscité depuis décembre dernier et toujours dans l’attente d’un titulaire, le détachement surprise de la mêlée d’un sprinter, voire d’un quatrième larron comme Mohamadou Makhtar Cissé, voire Amadou Hott, tous les deux étant des forts en thème, n’est pas à exclure !

Rédacteur en Chef

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